29 juillet, 2013

Burkina Faso Cette laide rivière en plein cœur de Ouaga …

Les riverains la regardent avec impuissance. Les autorités semblent indifférentes. Mais cette rivière qui traverse tout le secteur 29 (actuel secteur 44 de l’arrondissement 10) de Ouagadougou est une laide plaie qui cause d’insupportables désagréments à ses riverains et ses usagers, qu’elle soit vide ou pleine.
La devanture des maisons en saison sèche (Ph : B24)
1/2 – La devanture des maisons en saison sèche (Ph : B24)
Pour celui qui visite Ouagadougou pour la première fois, tomber sur la « rivière » de la Trame d’accueil de Dassasgho peut désarçonner. Le paysage en est subitement déformé et enlaidi. Il se croirait soudain déplacé dans un décor qui appartient plus à une brousse qu’à une ville.
La devanture des maisons après la pluie du 22 avril 2013 (Ph : B24)
2/2 – La devanture des maisons après la pluie du 22 avril 2013 (Ph : DR)
Une immense crevasse ondule comme un serpent, frôlant le mur de certaines habitations et continuant son  chemin, son dos traversé de temps en temps par un ou deux ponts. De grands arbustes poussent sur ses bords escarpés, pendant que des ramasseurs de sable lui creusent le ventre.
« Vraiment, ce n’est pas joli ! »
Voici à quoi ressemble le lit de cette rivière (Ph : B24)
Voici à quoi ressemble le lit de cette rivière (Ph : B24)
Par endroits, les tuyaux  de l’ONEA se découvrent, comme un os dénudé dans la chair. Pour terminer le décor, les déchets plastiques, comme des croutes de plaie, et les ordures de tout genre s’y sont donné rendez-vous. « Vraiment, ce n’est pas joli ! », s’exclame un élève de 5e qui passait par là.
Mais si ce n’était que le décor ! Sur l’un de ses versants a élu domicile un marché spontané qui ne paye pas de mine. Il a été construit par les déguerpis de l’ancien marché  noir nommé « boins-yaaré » préalablement situé aux 1 200 Logements. « Ce sont eux qui vendent les objets volés », suspecte D.K,  un riverain.
Un peu plus loin, une école et un centre de santé font dangereusement dos à la « rivière », qui n’a aucun garde-fou.
Qu’il pleuve ou pas, casse-tête
La cour d'un des riverains après la pluie du 22 avril 2013 (Ph : DR)
La cour d’un des riverains après la pluie du 22 avril 2013 (Ph : DR)
Ce n’est toujours pas fini. La « rivière » de la Trame d’accueil adore sortir de son lit en saison des pluies. « Lorsqu’il pleut ici, tout est inondé, même quand c’est une petite pluie », raconte Rigobert Moyenga, un riverain qui habite un peu plus en amont de la « rivière ». Là, elle n’est qu’une petite rigole, mais qui coince tellement la devanture des habitations que « nous éprouvons des difficultés pour rentrer ou sortir de chez nous », continue Moyenga Rigobert.
« Lorsqu’il pleut, si tu es chez toi, tu ne peux pas sortir. Si tu es dehors, tu ne peux pas rentrer chez toi. Et l’eau va jusqu’à ma terrasse », explique l’air désolé, Moyenga Rigobert (la pluie du 22 avril 2013 a effectivement inondé les habitations).  Tellement désolé que les démarches entreprises par l’association exclusivement formée par le quartier pour cette cause, il y  a de cela trois ans, n’a reçu que des promesses jamais tenues de la part des autorités municipales.
A quand un canal ?
Les berges de la rivière sont des dépotoirs à ciel ouvert (Ph : B24)
Les berges de la rivière sont des dépotoirs à ciel ouvert (Ph : B24)
« La télévision nationale est venue faire un reportage, le ministère de l’habitat a envoyé une équipe, mais jusqu’à présent, rien », se souvient notre interlocuteur. Pourtant, il rêve d’un canal qui abrègera peut-être ses souffrances et celles de ses voisins.


burkina24.com

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