Lors
de l'entretien télévisé de François Hollande dimanche 14 juillet,
à l'Elysée, le journaliste de France 2 a posé
la question suivante (une
des dernières) au Président François Hollande :
"En
France, il y a environ 5 à 6 millions de musulmans, un tiers de
croyants, si un jour un parti islamiste, fondamentaliste se créait en
France quelle serait votre réaction?"
La
réponse a été : « Je
pense que ça ne correspond pas au principe de laïcité »
Jusque
là, la plupart des téléspectateurs n'ont rien vue de critiquable,
tant dans la question, que dans la réponse, mais une sénatrice
socialiste et un député également socialiste ont "vu un
gros problème sur le bien fondé même de la question et le « sens
condamnable » qu'elle aurait" !
La
sénatrice Bariza Kihari, vice présidente du sénat s'est fendu
cet-après midi d'un communiqué public dans lequel elle a estimé
que « la tournure de la question légitime l'idéologie rance
de l'extrême droite qui s'emploie à attiser la peur, susciter la
méfiance, diviser les Français »... Elle condamne aussi « un
amalgame de fait entre nos concitoyens de confession musulmane et
l'idéologie intégriste que la majorité d'entre eux rejette tant en
France que dans le monde »... « en
invitant la fachosphère dans ses propos lapidaires ».
Sa
critique est même très dure contre le journaliste. « Laurent
Delahousse a contrevenu à la mission d'information du service
public, tout en démontrant son ignorance des règles déontologiques
qui s'imposent à tout journaliste », a-t-elle déclaré.
Pouria
Amirshahi.
Député
PS des Français de l'étranger avait Twitté dimanche « il
travaille pour qui Delahousse ? Le FN ou Al Quaïda ? »
Il a été contacté par Europe 1 a qui il a dit que cette question
était pitoyable pour un 14 juillet, estimant « qu' elle
ne fait que nourrir les peurs et les fantasmes (…) que
c’est
une question digne de la propagande des groupuscules
d’extrême-droite. Qu'au
mieux, elle était dérisoire, au pire elle était un élément de
plus dans la peur ambiante relayée par les théoriciens de
l’invasion ».
La
Direction du journaliste de France 2, par la voix de Thierry
Thuillier, directeur
de l’information du groupe France Télévisions, a
pour sa part, estimé que « la question était pertinente et
qu'elle n'est donc pas un sujet à polémique, le Président-lui-même
n'ayant pas été surpris ou étonné !
Il
faut bien reconnaître que si cette question pouvait
surprendre, parce qu'elle était posée dans le cadre d'un entretien
du Président, le 14 juillet, le journaliste était tout-à-fait
libre de la poser ! Il ne peux pas y avoir de bonnes et de
mauvaises questions ! Les journalsites sont libres de poser les
questions qu'ils veulent en France! Comme il est naturel, c'est sur
les réponses que chacun peut ensuite réagir comme il l'entend. On
peut aussi ne pas apprécier les questions ou souhaiter d'autres
questions, mais le journaliste
est libre dans son choix, ou du moins on ose l'espérer.
Dans
le cas présent, on peut être surpris que cette question soit posée
parce que le problème qu'elle soulève n'existe pas en France, alors
c'est un peu de la fiction ! Le Président d 'ailleurs a répondu
très simplement en rappelant la règle dans notre pays ! Il
a dit : « aucune religion n'est contradictoire avec la
démocratie.
La démocratie, c’est le bien commun, qui n’empêche en aucune
façon le fait religieux. En France, cette conciliation, nous
l’avons fondé autour du principe de laïcité. C’est pourquoi un
parti ne peut pas se réclamer –on a connu les
chrétiens-démocrates-, en France, de la religion. (le
député a reconnu que sa réponse était « à la hauteur de
l'enjeu »)
A
l'évidence, l'interprétation faite par la sénatrice et le député
PS, va trop loin. Il n'y pas à l'heure actuelle de revendication
fortement affirmée « d'un parti Islamiste », ni une
campagne virulente des éventuels opposants, fussent-ils fashos !
Pourquoi donc réagir, comme si c'était le cas ?
On
ne comprend pas non plus, pourquoi le député PS considère que
cette question fait le jeu de l’extrême-droite et accrédite les
thèses de l’invasion » ? Cette question – a elle
seule – n'affirme pas qu'un parti islamiste pourrait entrer dans le
jeu politique français comme le font les partis d'extrême droite !
Ce député a lui-même une partie de la réponse quand il dit « au
mieux, elle était dérisoire, au pire elle était un élément de
plus dans la peur ambiante relayée par les théoriciens de
l’invasion ». Oui, Monsieur le député, c'est une question
« dérisoire » et qui n'apporte rien de plus au moulin de
ceux qui prônent l'invasion ! Sinon, répétons le, qu'elle ne
présente aucun intérêt dans l'entretien télévisé du Chef de
l'Etat ! Oui,
M. le Député, elle a été posée au détriment d'autres qui n'ont
pas été posées et qui auraient mérité de l'être à la place
de celle-là ! D'ailleurs la plupart des observateurs, ont fait
leur analyse sur les autres questions développées par le Président
et ont oublié celle-là, ce qui montre le peu d'intérêt qu'elle
suscitait !
Il
est vrai que les réactions sont nombreuses dans certains médias de
la part d'internautes qui approuvent que cette question soit posée,
parce qu'ils adhèrent plus ou moins aux thèses ou peur véhiculées
par les extrémistes de droite ! Malgré cela, la question
pouvait être posée car nous sommes en démocratie. Ce qu'il faut
maintenant c'est montrer que l'idée véhiculée par la question n'a
pas de fondements dans notre pays et qu'elle tend effectivement à
susciter la peur !
La
question ne nous plaît pas, mais vous aviez parfaitement le droit de
la poser, M. Delahousse !
Sources : Midi Libre, lexpress.fr
(Photo : capture d'image sur le site lexpress.fr)
come4news.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire