HARARE (© 2013 Afriquinfos) – Le président Mugabe a
promis publiquement que, s’il était réélu, il ferait du Zimbabwe « un
Enfer » pour les gays du pays en renforçant les lois punitives afin
qu’ils « pourrissent en prison à vie ».
© site de la GALZ.
Robert Mugabe, président du Zimbabwe depuis 1987
L’actuel président du Zimbabwe, Robert Mugabe, en poste depuis 1987 et
en lice pour l’élection de juillet, a rendu les choses très claires
quant à ses intentions politiques vis-à-vis de la question homosexuelle.
Trouvant les lois actuelles – qui punissent l’homosexualité d’une peine
de prison de plusieurs mois – « trop indulgentes », il entend imposer
la peine de prison à vie aux rapports physiques entre personnes de même
sexe ; ce qui implique déjà, selon les lois du pays, s’embrasser, se
toucher la main ou se donner l’accolade.
L’homme d’Etat africain de 89 ans a justifié son propos en disant que
l’homosexualité, sujet tabou au Zimbabwe, « est une dégradation de la
dignité humaine », « est contre nature » et que les homosexuels « sont
pires que les chiens et les porcs ». « Nous ne l’accepterons jamais,
non, non, non et non » a-t-il insisté lors d’un discours dans une église
catholique.
La diversité sexuelle risque d’ailleurs fort de connaître la même
répression avec n’importe quel autre candidat à la présidence, tous
unanimes sur la question. Un membre haut placé du Mouvement pour le
Changement Démocratique (MDC) a conseillé aux gays et lesbiennes du pays
de s’exiler en Afrique du Sud, « là où les hommes couchent avec
d’autres hommes pour satisfaire Satan ». « Le Diable ne gagnera pas
l’Afrique », assène-t-il encore, « et nous n’accepterons pas
l’homosexualité, même s’il faut pour cela perdre l’aide de l’Occident ».
La délation est même encouragée par tous les partis politiques,
invitant chacun à « exposer au grand jour les gays et les lesbiennes qui
vivent parmi nous ». « Jamais nous ne tolérerons cette absurdité
appelée ‘relations entre personnes de même sexe’ » conclue-t-il, niant
du même coup que l’homosexualité fasse partie des cultures africaines au
même titre que de toutes les autres.
Chesterfield Samba, président de l’Association pour Gays et Lesbiennes
du Zimbabwe (GALZ), a déploré cette agressivité, considérant que Mugabe
et les autres la déploient principalement comme argument d’autorité pour
gagner des électeurs, dissimulant les vrais débats sur la bonne
gouvernance du pays.
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