27 juin, 2013

Qatar: Changement de style à l'Emirat

Changement d'Emir, changement de style mais même ligne politique. Si le fond des dossiers ne change pas d'orientation, le nouveau cheikh du Qatar promet toutefois de modérer ses relations internationales.

Qatar: Changement de style à l'Emirat
QATAR- Le nouvel Emir Sheikh Tamim bin Hamad al-Thani entend garder la ligne politique de son père.
AFP/MOHAMMED AL-SHAIKH
A peine investi, le nouvel Emir du Qatar a donné son plan de travail. Dans son discours à la nation mercredi soir, cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani a mis l'accent sur le développement du pays, "en tête des priorités" de son gouvernement. Devenu à 33 ans le plus jeune souverain du Golfe, il a souligné que "le changement de la personne de l'émir ne signifie pas que les défis et les responsabilités changent".
Il souhaite maintenir la politique de son père mais compte tempérer l'agressivité de sa diplomatie. Premier signe, le dossier syrien dans lequel le pays assure un soutien sans faille à la rébellion islamiste contre le président Assad, a été absent de son discours. Pour l'analyste politique du Brookings Doha Center, Ibrahim Charqieh, "cheikh Tamim a sciemment évité de parler des dossiers épineux, mais il a réaffirmé les constantes de la politique arabe du Qatar, dont le soutien à la question palestinienne".

Se concentrer sur la politique interne

"A court terme, les impératifs de politique interne vont prendre le pas sur la diplomatie, le gouvernement de cheikh Tamim devant être à l'écoute du peuple dans sa quête de popularité", a estimé l'analyste émirati Abdelkhaleq Abdallah.
Selon lui, le rôle prépondérant joué dans les pays du Printemps arabe, y compris en Syrie, "va s'atténuer en l'absence des deux pivots de la diplomatie qatarie: l'ex-émir et son Premier ministre", cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani, connu pour son franc-parler et sa politique agressive qui n'a pas été retenu dans le nouveau gouvernement.
"Les déclarations franches, directes et, parfois, enflammées de Hamad Ben Jassem vont nous manquer" déplore Ibrahim Charqieh, estimant que l'ex-Premier ministre pourrait "émerger un jour comme un acteur sur la scène internationale".
Pour l'heure, cheikh Hamad Ben Jassem, directeur de la Qatar Investment Authority (QIA) -le fonds souverain très courtisé qui possède notamment Al Jazeera- devra continuer à superviser les investissements et les avoirs du Qatar à l'étranger, selon des sources concordantes à Doha, ce qui laisse entendre que l'homme n'est pas tombé en disgrâce.

lexpress.fr

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