RABAT (Xinhua) - Rien ne va plus entre les voisins,
l'Algérie et le Maroc. Ce dernier vient de dénoncer "vigoureusement" les
déclarations émanant de sources officielles algériennes, qui ont
assorti la normalisation des relations bilatérales et la réouverture des
frontières terrestres entre les deux pays de plusieurs "conditions",
aussi bien "infondées qu'incompréhensibles".
En effet, Morad Medelci, ministre algérien des Affaires étrangères qui
effectuait, les 24 et 25 juin, une visite de travail en Russie, a
reconnu que les relations entre Rabat et Alger enregistrent une
"amélioration évidente" par rapport à l'état dans lequel elles se
trouvaient il y a deux ans.
"Mais cela ne signifie pas l'absence de problèmes", a averti M.
Medelci. La drogue, entre autres, est le principal point de discorde
avec le Maroc, selon le ministre algérien.
Le chef de la diplomatie algérienne avait sous-entendu que son pays
"est presque visé" par le Maroc. "Les frontières ne sont pas faites pour
être fermées éternellement", a ironisé Morad Medelci. "Au contraire
chaque partie doit écouter l'autre partie et nous sortirons avec des
mesures et des décisions qui mettront à l'aise les deux pays voisins".
Réagissant à ces propos, un communiqué du ministère marocain des
Affaires étrangères et de la Coopération, rendu public jeudi, indique
que le Maroc "ne peut que dénoncer, vigoureusement, l'esprit et la
lettre de ces déclarations et regretter vivement ces positions
anachroniques dans leur démarche et injustifiées dans leur substance".
Rappelant que le porte-parole du ministère algérien des Affaires
Etrangères avait développé, à cet égard, trois "conditions" précises
suscitant "les réserves les plus fortes et les interrogations légitimes
du Maroc", le communiqué note que "le principe même d'introduire une
conditionnalité unilatérale dans la normalisation des relations
bilatérales est une pratique d'un autre âge (et) dénote une culture
politique d'une ère révolue, en total déphasage avec les exigences et
les perspectives du 21 siècle".
A ce propos, le communiqué révèle que les deux premières "conditions"
algériennes allèguent une soi-disant "campagne de dénigrement menée par
des cercles officiels et non officiels marocains contre l'Algérie" et la
"coopération effective du Maroc pour arrêter les flux de trafics,
notamment de drogues", ajoutant que la troisième condition, qualifiée de
"plus grave", confirme que "l'Algérie place la question du Sahara au
coeur de la relation bilatérale".
Ce faisant, déplore la même source, "l'Algérie rompt unilatéralement un
accord, convenu au plus haut niveau et réitéré à maintes reprises, de
découpler la gestion du dossier du Sahara de l'évolution des relations
bilatérales".
Le communiqué fait remarquer à ce sujet que, depuis la décision
conjointe d'organiser des rencontres ministérielles aux fins d'une
normalisation bilatérale, "le Maroc a respecté pleinement l'approche
préconisée, protégeant le processus bilatéral et laissant parallèlement
et distinctement les deux pays défendre leurs points de vue respectifs
sur la question du Sahara".
Ainsi, "le Maroc prend, aujourd'hui, à témoin la communauté
internationale face à cet énième reniement par l'Algérie des engagements
pris et à ce nouveau revirement par rapport aux approches convenues",
explique la même source.
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