28 juin, 2013

Maroc/Algérie: la réouverture des frontières renvoyée aux calendes grecques

RABAT (Xinhua) - Rien ne va plus entre les voisins, l'Algérie et le Maroc. Ce dernier vient de dénoncer "vigoureusement" les déclarations émanant de sources officielles algériennes, qui ont assorti la normalisation des relations bilatérales et la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays de plusieurs "conditions", aussi bien "infondées qu'incompréhensibles".
Maroc/Algérie: la réouverture des frontières renvoyée aux calendes grecques
En effet, Morad Medelci, ministre algérien des Affaires étrangères qui effectuait, les 24 et 25 juin, une visite de travail en Russie, a reconnu que les relations entre Rabat et Alger enregistrent une "amélioration évidente" par rapport à l'état dans lequel elles se trouvaient il y a deux ans.
"Mais cela ne signifie pas l'absence de problèmes", a averti M. Medelci. La drogue, entre autres, est le principal point de discorde avec le Maroc, selon le ministre algérien.
Le chef de la diplomatie algérienne avait sous-entendu que son pays "est presque visé" par le Maroc. "Les frontières ne sont pas faites pour être fermées éternellement", a ironisé Morad Medelci. "Au contraire chaque partie doit écouter l'autre partie et nous sortirons avec des mesures et des décisions qui mettront à l'aise les deux pays voisins".
Réagissant à ces propos, un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, rendu public jeudi, indique que le Maroc "ne peut que dénoncer, vigoureusement, l'esprit et la lettre de ces déclarations et regretter vivement ces positions anachroniques dans leur démarche et injustifiées dans leur substance".
Rappelant que le porte-parole du ministère algérien des Affaires Etrangères avait développé, à cet égard, trois "conditions" précises suscitant "les réserves les plus fortes et les interrogations légitimes du Maroc", le communiqué note que "le principe même d'introduire une conditionnalité unilatérale dans la normalisation des relations bilatérales est une pratique d'un autre âge (et) dénote une culture politique d'une ère révolue, en total déphasage avec les exigences et les perspectives du 21 siècle".
A ce propos, le communiqué révèle que les deux premières "conditions" algériennes allèguent une soi-disant "campagne de dénigrement menée par des cercles officiels et non officiels marocains contre l'Algérie" et la "coopération effective du Maroc pour arrêter les flux de trafics, notamment de drogues", ajoutant que la troisième condition, qualifiée de "plus grave", confirme que "l'Algérie place la question du Sahara au coeur de la relation bilatérale".
Ce faisant, déplore la même source, "l'Algérie rompt unilatéralement un accord, convenu au plus haut niveau et réitéré à maintes reprises, de découpler la gestion du dossier du Sahara de l'évolution des relations bilatérales".
Le communiqué fait remarquer à ce sujet que, depuis la décision conjointe d'organiser des rencontres ministérielles aux fins d'une normalisation bilatérale, "le Maroc a respecté pleinement l'approche préconisée, protégeant le processus bilatéral et laissant parallèlement et distinctement les deux pays défendre leurs points de vue respectifs sur la question du Sahara".
Ainsi, "le Maroc prend, aujourd'hui, à témoin la communauté internationale face à cet énième reniement par l'Algérie des engagements pris et à ce nouveau revirement par rapport aux approches convenues", explique la même source.
 

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