28 juin, 2013

La Croatie s'est dotée d'un ministère pour la distribution des fonds de l'UE



Le 1er juillet prochain, la Croatie deviendra le 28ème pays à rejoindre l’Union Européenne, et cela fera la joie des grandes marques allemandes telles que Lidl, Miele, Adidas ou Volkswagen, rappelle Der Spiegel. Les droits de douane de 20% qui frappent leurs produits seront supprimés, et elles gagneront une compétitivité nouvelle en une nuit sur le marché croate de 4,4 millions de consommateurs.  
Mais peut-on vraiment s’en réjouir ?
Dans un article de fin 2011, intitulé : Croatie, la prochaine Grèce, le Washington Times avait pressenti que l’adhésion de la Croatie à l’UE, qu’il estimait motivée par la volonté de la classe politique de Zagreb de s’emparer des subsides européennes, ne serait pas forcément une bonne chose pour le pays, qui risque d’y perdre son agriculture et sa pêche. En outre, il avait prédit que la Croatie, profondément en crise, nécessiterait de constants plans de sauvetage, à l’image de la Grèce, et qu’elle coûterait une fortune aux contribuables européens et américains.
En Croatie, le taux de chômage s’établit autour de 20%, et même 40% pour celui des jeunes de moins de 25 ans. Le principal produit d'exportation du pays sont les travailleurs hautement qualifiés qui en partent pour trouver du travail ailleurs. L’intégration européenne provoquera sans aucun doute la disparition de bon nombre d’entreprises croates qui ne parviendront jamais à s’aligner sur la compétitivité des autres pays européens, en raison notamment du niveau élevé des salaires.
D’un autre côté, le pays est incapable d’exploiter son potentiel. La corruption est largement répandue, et la classe politique défend ses avantages. Un tiers des actifs travaillent pour le secteur public. De nombreuses terres ne sont pas cultivées, en raison des pots de vin. La dette du pays se développe rapidement, et deux agences de cotations ont déjà dégradé les obligations croates au statut de pacotille.
Depuis 2007, l’UE a déjà versé 998 millions d’euros à la Croatie à titre d’aide de pré-adhésion. Cette année, l’UE mettra de côté 655 millions d’euros, soit environ 1,5% du PIB croate, pour la Croatie. Entre 2014 et 2020, Zagreb devrait recevoir 13,7 milliards d’euros pour les mesures d’ajustement. Pragmatique, le pays a déjà créé un ministère distinct, dirigé par le vice-Premier ministre, pour organiser la distribution des fonds de l’UE.
Le pays veut d'abord les utiliser pour rénover le réseau ferroviaire. Dans cinq ans, l'UE contribuera également au financement de plusieurs nouveaux centres de traitement des eaux usées. Les Croates rêvent également que l’UE finance un pont au dessus de l’Adriatique pour relier la portion de territoire sur laquelle se trouve Dubrovnik au reste du pays. « Les experts de Bruxelles réfléchissent même sérieusement à la construction d’un tunnel. Après tout, parfois, il faut savoir se faire plaisir », conclut le journal.

express.be

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