19 mai, 2013

Syrie: Assad déterminé à rester au pouvoir


L’armée syrienne, appuyée par le Hezbollah libanais, a lancé dimanche l’assaut sur Qousseir, place forte des rebelles dans le centre du pays, au lendemain de déclarations du président Bachar-al-Assad martelant sa détermination à rester au pouvoir.
Depuis plusieurs semaines, l’armée, aidée par le Hezbollah et des miliciens pro-régime, tente de reprendre la ville, située sur l’axe stratégique reliant la capitale au littoral et qui échappe à son contrôle depuis plus d’un an.
“L’assaut sur Qousseir a commencé et il y a des combats acharnés entre rebelles et armée aux entrées de la ville”, a déclaré à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui s’appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales et militaires.
Les combattants du mouvement chiite libanais Hezbollah, allié indéfectible du régime de Damas, “jouent un rôle central dans cette bataille”, a-t-il souligné.
L’armée avait préparé l’offensive terrestre en lançant dès le matin une série de raids aériens, accompagnés de violents tirs d’artillerie et de mortier, selon l’OSDH et des militants. Ces bombardements ont fait 20 morts, dont 11 rebelles, d’après l’Observatoire.
Cet assaut est intervenu au lendemain d’un rare entretien de M. Assad — accordé à l’agence de presse officielle argentine Telam et au grand quotidien Clarin — dans lequel il a martelé son refus de quitter le pouvoir avant l‘élection présidentielle de 2014.
Le chef de l’Etat, contesté depuis plus de deux ans par une révolte populaire devenue insurrection armée face à la répression menée par le régime, a même laissé entendre qu’il serait candidat à sa propre succession.
“Démissionner, ce serait fuir”, a affirmé M. Assad, estimant que “sur la question de savoir qui doit partir et qui doit rester (...) c’est le peuple syrien qui le déterminera lors de l‘élection présidentielle de 2014”.
Il s’est en outre dit sceptique quant à la conférence internationale prévoyant un dialogue opposition-régime, voulue par Moscou et Washington pour trouver une solution au conflit qui a fait plus de 94.000 morts depuis mars 2011, selon l’OSDH.
M. Assad a ainsi pointé du doigt “de nombreux pays occidentaux (qui) ne voulaient pas d’une solution en Syrie”, les accusant une nouvelle fois de soutenir les “terroristes”, terme par lequel il désigne les rebelles.
Il a néanmoins “bien accueilli le rapprochement américano-russe”, sans préciser si son régime comptait se rendre à cette conférence.
Alors que l’opposition décidera le 23 mai de sa participation, elle a dénoncé l’attaque de l’armée et du Hezbollah contre Qousseir, estimant que le silence de la communauté internationale sur cet assaut risquait de “faire perdre tout sens à toute conférence et à tout effort de paix”.
Elle a appelé à une “réunion urgente de la Ligue arabe” en vue d’“arrêter le massacre” à Qousseir.
La conférence, dont le succès semble ainsi déjà compromis, doit se baser sur la déclaration de Genève signée par les grandes puissances en juin 2012 qui prévoit un arrêt des hostilités et un gouvernement de transition, sans toutefois évoquer le sort de M. Assad, principal point de discorde entre Russes et Américains.
Moscou, grand allié d’Assad à qui il fournit des armes, plaide pour son maintien jusqu‘à une élection, tandis que Washington a réclamé à plusieurs reprises son départ, posé comme condition sine qua non par l’opposition à toute initiative de paix.
M. Assad a par ailleurs nié l’utilisation d’armes chimiques contre la rébellion.
“Leur utilisation signifierait la mort de milliers ou de dizaines de milliers de personnes en quelques minutes. Qui pourrait cacher une pareille chose ?”, a-t-il insisté, quelques jours après que le secrétaire d’Etat américain John Kerry a déclaré que les Etats-Unis pensaient détenir une “preuve solide” de l’utilisation de telles armes par le régime syrien.
Concernant le sort des journalistes américain James Foley et italien Domenico Quirico du quotidien La Stampa, portés disparus en Syrie, le chef d’Etat a affirmé n’avoir “aucune information” à ce sujet.
La famille de James Foley avait affirmé début mai que le reporter serait détenu par des agents des services du renseignement syrien près de Damas.
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