18 janvier, 2012

Accord de cessez-le-feu entre l'armée syrienne et les opposants à Zabadani

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters |

Un membre de l'Armée libre de Syrie, à Zabadani.

Un membre de l'Armée libre de Syrie, à Zabadani.Reuters/REUTERS TV

Un accord de cessez-le-feu a été trouvé entre l'armée syrienne et les rebelles à Zabadani, près de la frontière libanaise, a-t-on appris mardi auprès d'un chef de file de l'opposition. Zabadani, une ville de 40 000 habitants située à 30 km au nord-ouest de Damas, a été le théâtre d'importantes manifestations appelant au départ du président Bachar Al-Assad.

Selon cet accord, les militaires doivent se retirer de la ville et les insurgés quitter les rues. "Les pilonnages des chars se sont arrêtés. Des prédicateurs annoncent l'accord du haut des minarets", a déclaré Kamal Al Labouani à Reuters. "Je pense que la résistance acharnée et les défections au sein de l'armée ont poussé le régime à négocier. (...) L'évacuation doit débuter demain (mercredi)", a-t-il ajouté.

Les autorités n'ont pas commenté l'information dans l'immédiat. Vendredi dernier, l'armée a attaqué la ville, dans ce qui a constitué la première offensive militaire majeure depuis l'arrivée des observateurs de la Ligue arabe le 26 décembre.

MOSCOU ET PÉKIN INTRANSIGEANTS

La Russie, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, s'oppose à toute sanction contre la Syrie et à l'éventuel envoi de troupes étrangères dans ce pays, a déclaré, mercredi, le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov. Il a aussi déclaré que la Russie n'avait pas à s'expliquer sur la livraison récente à la Syrie d'une "cargaison dangereuse", dans la mesure où Moscou ne viole pas les lois internationales. M. Lavrov a indiqué que la Russie userait de son veto pour bloquer toute proposition visant à recourir à une intervention militaire en Syrie, après des déclarations en ce sens effectuées samedi par l'émir du Qatar.

Le quotidien officiel syrien Techrine accuse le Qatar de financer et d'armer les opposants au régime de Bachar Al-Assad. L'émir du Qatar peut "aider la Syrie à sortir de sa crise (...) en cessant le financement des [groupes] armés et le trafic d'armes" vers les insurgés, écrit le quotidien. Les autorités syriennes attribuent les violences dans le pays à des "groupes armés" ou "groupes terroristes" soutenus par l'étranger, alors que l'opposition les impute au régime. Techrine accuse encore le Qatar d'empêcher toute solution à la crise afin d'"accroître les pressions étrangères" sur Damas. Le quotidien reproche par ailleurs à l'émirat, à travers sa chaîne satellitaire Al-Jazira, de "manipuler les informations" sur la Syrie.

Pékin a de nouveau défendu mercredi un plan de sortie de crise en Syrie sous l'égide de la Ligue arabe, en estimant que la mission des observateurs y était "efficace" et que le Conseil de sécurité de l'ONU devait promouvoir un "dialogue politique". Au sujet du nouveau projet de résolution russe qui fait l'objet de laborieuses discussions au Conseil de sécurité de l'ONU, Liu Weimin, porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, a souligné que ces négociations devaient "promouvoir un dialogue politique pour résoudre le conflit". "La Chine est consciente des efforts de la Russie pour résoudre la crise en Syrie et elle est prête à participer aux discussions sur la base de la proposition de résolution russe", a-t-il ajouté.

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