22 décembre, 2011

La Turquie rappelle son ambassadeur en poste à Paris

  • Manifestation à Paris de Franco-Turcs. La Turquie a rappelé jeudi son ambassadeur en poste à Paris pour protester contre l'adoption par les députés français d'une proposition de loi visant à pénaliser la négation des génocides, notamment le génocide arménien, rapporte la chaîne de télévision publique TRT. /Photo prise le 22 décembre 2011/REUTERS/Philippe WojazerAgrandir la photo

    Manifestation à Paris de Franco-Turcs. La Turquie a rappelé jeudi son ambassadeur en poste à Paris pour protester contre l'adoption par les députés français d'une proposition de loi visant à pénaliser la négation des génocides, notamment le génocide arménien, rapporte la chaîne de télévision publique TRT. /Photo prise le 22 décembre 2011/REUTERS/Philippe Wojazer

ANKARA (Reuters) - La Turquie a rappelé jeudi son ambassadeur en poste à Paris pour protester contre l'adoption par les députés français d'une proposition de loi visant à pénaliser la négation des génocides, notamment le génocide arménien, a confirmé un responsable du gouvernement turc.

Le texte, déposé par la députée UMP Valérie Boyer, prévoit de punir la négation d'un génocide d'un an d'emprisonnement assorti d'une amende de 45.000 euros "la contestation de l'existence des génocides reconnus par la loi".

Pour Ankara, qui ne reconnaît pas que les massacres d'Arméniens en 1915 relèvent d'un génocide, cette proposition de loi, dont la version initiale évoquait spécifiquement "la contestation du génocide arménien", est inacceptable.

La France a dit regretter le rappel par la Turquie de son ambassadeur et a assuré qu'elle accordait une grande importance à ses relations avec Ankara.

"Nous regrettons la décision du gouvernement turc et nous considérons la Turquie comme un partenaire important", a dit une source diplomatique française à Paris.

Dans une lettre adressée la semaine dernière à Nicolas Sarkozy, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, prévenait des graves conséquences d'une telle législation sur les relations entre les deux pays, déjà compliquées par la candidature turque d'adhésion à l'Union européenne.

"Cette proposition de loi vise de façon hostile la république de Turquie, la nation turque et la communauté turque vivant en France", écrivait le chef du gouvernement turc dans cette lettre.

"Je veux dire clairement que de telles mesures auront de graves conséquences pour les relations futures entre la Turquie et la France sur les plans politique, économique, culturel et dans tous les autres domaines, et que la responsabilité en incomberait à ceux qui ont pris cette initiative", poursuivait-il.

L'Arménie, soutenue par de nombreux historiens et parlements mondiaux, estime à 1,5 million le nombre de victimes tuées lors des tueries de 1915, qu'elle considère comme le fruit d'une politique délibérée de l'Empire Ottoman dans ce qui est aujourd'hui l'est de la Turquie.

Ankara affirme de son côté qu'il ne s'agissait pas d'un génocide et que de nombreux Turcs musulmans et Kurdes ont également été tués lors de l'invasion des troupes russes en Anatolie orientale, parfois avec l'aide de milices arméniennes.

Tulay Karadeniz; Henri-Pierre André pour le service français

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