22 décembre, 2011

La Chine joue les médiateurs au Soudan

La diplomatie chinoise tord le cou au sacro-saint principe de «non-interférence»

Il y a encore peu, on aurait mal imaginé un émissaire chinois jouant les bons offices dans les convulsives étendues de la Corne de l'Afrique. Et pourtant, il y a une dizaine de jours, Pékin a dépêché l'un de ses hommes pour tenter une médiation entre les deux Soudan . Une «première». Inexorablement poussée par la mondialisation de ses intérêts, la Chine se retrouve de plus en plus impliquée sur des théâtres qui lui étaient il y a encore peu étrangers.

C'est l'ambassadeur Liu Guijin, représentant spécial de Pékin pour les affaires africaines, qui a été envoyé pour «promouvoir des discussions de paix» entre le Soudan et le Soudan du Sud. À l'origine du conflit, un différend sur les exportations du pétrole du Sud vers les terminaux de la mer Rouge, qui transite par les installations contrôlées par le Nord. Le Sud ne veut pas payer une taxe supérieure à 0,75 dollar par baril, alors que Khartoum demanderait 32 à 36 dollars. Des violences ont éclaté le long de la frontière entre les deux pays. Après l'échec de négociations à Addis Abeba, le Soudan a annoncé qu'il ne bloquerait pas les exportations de pétrole sud-soudanaises, mais prélèverait 23% du brut transitant par ses infrastructures, soit une taxe en nature. Le Soudan du Sud a crié au «vol».

5% des importations de pétrole brut La menace d'un envenimement du conflit donne des sueurs froides à Pékin. Le Soudan du Sud fournit 5% des importations chinoises de pétrole brut. Le géant chinois China National Petroleum Corporation (CNPC) a investi des milliards de dollars dans l'exploitation du pétrole soudanais. La Chine est à la fois le plus gros investisseur et le plus gros acheteur. Mais si le tout jeune État du Soudan du Sud -indépendant depuis juillet dernier- abrite les trois quarts des champs pétrolifères de l'ancien Soudan unifié, il n'a pas accès à la mer. Le transit par les infrastructures du Nord est donc (...) Lire la suite sur Figaro.fr

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