26 décembre, 2011

Burkina Faso - Les enfants, victimes de la ruée vers l'or

L'or constitue l'une des principales ressources du Burkina Faso. Et comme partout dans le monde, il suscite toutes les convoîtises. Certains chercheurs d'or n'hésitent pas à s'attaquer aux enfants pour atteindre l'objet de leurs désirs. Le mensuel burkinabè L'Evènement s'est intéressé à ce phénomène dans un reportage. Intitulé Quand l’orpaillage suce le sang des enfants burkinabè, il décrit la prostitution enfantine et le travail des enfants dans les mines. Interrogé par RFI, Newton Ahmed Barry, rédacteur en chef du titre de presse a décrit le contenu du reportage:

«Le titre [du reportage] est en rapport avec cette fausse idée qui est répandue sur les mines d’or. Selon la rumeur, avoir un rapport sexuel avec une mineure, de préférence entre 10 et 11 ans accroît les chances d’avoir beaucoup plus d’or. Evidemment, cela entraîne autour de ces mines d’or l'émergence du proxénétisme, notamment par les proches. Très souvent, les petites filles sont attirées sur les sites par une tante ou en tous cas quelqu’un de proche pour d’autres choses et sont finalement mises à la prostitution.»

La ruée vers l'or a également des effets néfastes sur le taux de scolarisation:

«Cela entraîne un autre effet très grave aujourd’hui autour de la région. Le village, Bantara, situé à une vingtaine de kilomètres de Kampti dans le sud-ouest du Burkina n’est pas le seul site d’or et donc le phénomène fait que les écoles qui ne sont déjà pas très peuplées se vident.»

Au Burkina Faso, nombre d’enfants travaillent également dans les mines d’or, souvent au péril de leur vie. Dans le reportage, on peut voir sur des photos de jeunes garçons spécialisés dans la pose de dynamite dans les galeries. Les enfants préfèrent chercher de l’or plutôt que d’aller en classe.

Pour Newton Ahmed Barry, le pouvoir politique se doit de réagir face à ce fléau qui touche les générations futures:

«Malheureusement les pouvoirs publics semblent impuissants. Hors sur chacun des sites, il y a une police économique qui gère les questions de prélèvements du fisc. On peut penser que si l’Etat peut prélever de l’argent aux orpailleurs, elle peut également prendre de l’argent pour protéger les enfants.»

En ces temps de crise, l’or constitue la valeur refuge par excellence comme le rappelle Courrier International dans un dossier consacré au métal précieux. Le cours de l’or a triplé ces cinq dernières années. Entre 2000 et 2010, le prix de l’or sur le marché de Londres est passé de 300 dollars l’once à plus de 1.800 dollars l’once.

Lu sur L'Evènement, Le Courrier International, Entendu sur RFI

A lire aussi

L’enfer en or massif

Mali - 20.000 enfants dans les mines d'or

Burkina Fashion, les dessous d'une marque de lingerie burkinabè

Côte d'Ivoire - Plus de cacao pour les enfants?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire