22 novembre, 2011

Mauritanie - Six personnes condamnées pour pratique de l'esclavage

La Cour criminelle de Nouakchott a condamné six personnes, dont cinq d'une même famille, pour pratique de l'esclavage sur deux enfants mineurs, une première en Mauritanie, a appris l'AFP mardi auprès de l'avocat des victimes et d'une ONG anti-esclavagiste.

Le jugement a été rendu lundi soir, à l'issue d'un procès ouvert le 14 novembre, a indiqué l'avocat des mineurs, El-Id ould Mohameden, selon lequel les accusés étaient cinq membres d'une même famille poursuivis pour "esclavage sur deux enfants mineurs" et la mère des deux mineurs poursuivie pour "incitation à l'esclavage".

D'après l'avocat, le fils aîné de la famille a été condamné à deux ans de prison ferme, et les quatre autres membres de la famille à la même peine avec sursis. Tous doivent également verser aux victimes, deux garçons de 10 et 14 ans, une réparation pécuniaire de plus de 2.600 euros à payer solidairement.

La mère des mineurs a écopé de deux ans de prison avec sursis. Elle doit, elle aussi, verser 1.250 euros à ses enfants à titre de réparation.

"C'est très infime, comme réparation. Nous allons faire appel pour que les enfants puissent bénéficier d'un montant à la hauteur des peines qu'ils ont endurées", a déclaré l'avocat.

Dans un communiqué publié mardi, l'organisation non gouvernementale anti-esclavagiste IRA, à l'origine de la dénonciation de ces cas d'esclavage, a exprimé sa "satisfaction de voir la justice mauritanienne condamner, pour la première fois, un maître pour pratique d'esclavage, conformément à la loi".

L'organisation qui "réitère sa position sur l'existence effective et incontestable de l'esclavage en Mauritanie" engage "le pouvoir en place et la justice de rouvrir l'ensemble des dossiers en instance portant sur des cas d'esclavage".

L'esclavage est interdit depuis 1981 en Mauritanie. Depuis 2007, les personnes reconnues coupables de cette pratique sont passibles de dix ans de prison ferme.


© Agence France-Presse

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