22 novembre, 2011

L'Iran juge vaines les nouvelles sanctions occidentales

par Robin Pomeroy et Hashem Kalantari

TEHERAN (Reuters) - L'Iran estime que les nouvelles sanctions adoptées par les puissances occidentales auront pour seul effet de rassembler les Iraniens derrière leur programme nucléaire.

Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada, qui soupçonnent les autorités iraniennes de chercher à se doter de l'armé atomique, ont adopté lundi de nouvelles mesures de rétorsion qui visent le secteur financier et celui de l'énergie.

"Ces mesures sont condamnées par notre peuple, elles n'auront pas d'impact et seront vaines", a assuré Ramin Mehmanparast, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, parlant de propagande.

"Si notre peuple pense que les ennemis veulent le priver de ses droits par la menace, la coercition et des méthodes illégales et irrationnelles, il va poursuivre dans la voie qu'il a choisie avec plus de cohésion et de détermination que jamais", a-t-il ajouté.

Selon lui, le dernier rapport en date publié par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ne repose sur aucun fait avéré et est l'oeuvre des ennemis occidentaux de l'Iran.

Ce rapport, fondé sur des renseignements laissant supposer que les Iraniens travaillent à la confection de la bombe atomique, est à l'origine des nouvelles mesures de rétorsion.

Alain Juppé, chef de la diplomatie française, a plaidé pour des "sanctions d'une ampleur sans précédent", après l'adoption au Conseil des gouverneur de l'AIEA d'une résolution exprimant une "inquiétude grandissante" au sujet du programme nucléaire iranien.

De son côté, l'Italie a témoigné son soutien total à ces sanctions économiques. "L'Italie soutient avec une détermination pleine et entière les sanctions économiques annoncées par l'administration américaine", dit un communiqué du ministère italien des Affaires étrangères.

MOSCOU DURCIT LE TON

Si les Occidentaux parlent d'une même voix sur le dossier du nucléaire iranien, ils doivent en revanche composer avec des réticences de plus en plus affirmées de la Russie.

Pour Moscou, qui ne s'est pas opposé aux quatre premiers trains de sanctions adoptés par le Conseil de sécurité de l'Onu depuis 2006, ces nouvelles sanctions américaines sont "inacceptables et contraires au droit international".

Dans un communiqué au ton très vif, le ministère russe des Affaires étrangères réitère son hostilité aux mesures de rétorsion qui ne sont pas approuvées par le Conseil de sécurité de l'Onu, où Moscou dispose d'un droit de veto.

"Nous soulignons une fois de plus que la Fédération de Russie juge ces mesures extraterritoriales inacceptables et contraires au droit international", écrit Alexandre Loukachevitch, porte-parole du ministère.

Bien qu'elle soit en accord avec la résolution adoptée la semaine dernière par le Conseil des gouverneurs de l'AIEA, la Russie se démarque des puissances occidentales en ce qui concerne les moyens à mettre en oeuvre pour obtenir la coopération de la République islamique.

"De telles pratiques (...) compliquent les efforts déployés en faveur d'un dialogue constructif avec Téhéran", poursuit le porte-parole.

Les Etats-Unis ont classé l'Iran zone de "préoccupation prioritaire", lundi, en ce qui concerne le blanchiment d'argent afin de dissuader les banques étrangères de traiter avec Téhéran.

Washington a en outre ajouté à sa liste noire 11 entités soupçonnées de contribuer au programme nucléaire iranien et a étendu ses sanctions au secteur pétrolier.

Jean-Philippe Lefief et Pierre Sérisier pour le service français, édité par Gilles Trequesse

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire