03 novembre, 2011

Au G20, la fête gâchée de Sarkozy

Au G20, la fête gâchée de Sarkozy

Nicolas Sarkozy attend l'ouverture du sommet du G20 à Cannes, ce jeudi.

REUTERS/Yves Herman

L'agenda du G20 est bousculé par la crise de la zone euro. Nicolas Sarkozy n'est pas à la fête, lui qui voulait faire de cette réunion qu'il préside un moment privilégié de son mandat. Reportage.

La mèche de l'un, François Baroin, vole dans le vent. Son voisin, Alain Juppé, n'a pas ce souci. Mais comme son collègue des Finances, le ministre des Affaires étrangères, affiche une mine crispée tandis qu'au premier plan, Nicolas Sarkozy accueille très officiellement, les 19 autres chefs d'Etat et de gouvernement du G20. Il pleut à Cannes et le ciel n'est pas le seul en crise. Celle qui ravage la zone euro et plus particulièrement la Grèce perturbe un sommet international censé parler relance de la croissance, de la réforme du système monétaire international, et de la volatilité du prix des matières premières.

C'est Barack Obama qui a donné le ton, déclarant que "résoudre la crise" en Europe devait être la tâche prioritaire du G20. Au milieu de cette première journée d'une réunion de deux jours (3 et 4 novembre), on était loin d'une solution tant la confusion régnait, en particulier, à Athènes, où la situation politique était très mouvante, mais aussi à Cannes où Herman Van Rompuy, président du Conseil européen et José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, ont fini par annuler la conférence de presse qu'ils devaient donner.

Bill Gates, tout milliardaire qu'il soit, a été bousculé, lui aussi, par cet agenda très perturbé : le milliardaire et philanthrope américain, chargé d'un rapport sur l'aide au développement, n'a vu le chef de l'Etat français que quelques instants. Nicolas Sarkozy l'a brièvement salué après avoir accueilli ses homologues.

Car tout les sujets qui ne concernent pas directement la zone euro risquent d'être relégués au second plan. Les ONG venues assister à ce sommet ont d'ailleurs bien du mal à attirer l'attention des journalistes sur les dossiers qui les préoccupent, comme la taxe sur les transactions financières, l'aide au développement ou alimentaire.

Le président, lui, enchaîne les réunions et il n'est pas sûr qu'il ait apprécié la remarque humoristique de Barack Obama qui s'est dit persuadé que la petite Giulia Sarkozy ressemblait à sa maman plutôt qu'à son papa. Obama a fait part du bonheur d'être père de filles et Sarkozy a répondu qu'il l'avait entendu et imité. Une plaisanterie qui ne l'est qu'à moitié tant la puissance américaine semble dominer une Europe à la peine.

lexpress.fr

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