26 septembre, 2011

Jugés pour avoir enterré vivant un couple homosexuel

Les assises du Cher jugent cette semaine deux hommes accusés d'avoir enlevé, séquestré et enterré vivant un couple homosexuel en 2009. L'un des accusés a reconnu les faits.

Ce lundi s'est ouvert devant les assises du Cher le procès de Claude Juillet et de Christophe Rayé, accusés d'avoir enlevé, séquestré et tué un couple homosexuel résidant dans un petit village près de Bourges. Les deux corps de Luc Amblard, 56 ans, et de son compagnon Guy Bordenave, 39 ans, avaient été retrouvés en juin 2009 enfouis dans un bois à proximité de la Loire. Selon l'autopsie, ils avaient été enterrés vivants.

Les deux hommes s'étaient installés en 2004 à Couy, village de 350 habitants au sud de Bourges. Ils gravitaient dans le milieu du spectacle, et aidaient notamment les intermittents à gérer leurs affaires avec l'administration. «Des gens charmants qui menaient une vie tranquille», a indiqué une voisine auprès du Journal du Dimanche. Mais le couple disparaît mystérieusement le samedi 7 mars 2009. La famille, inquiète, a contacté les gendarmes, qui se sont rapidement orientés vers la piste criminelle. Les effets personnels, dont les téléphones et les médicaments contre le diabète de l'un d'entre eux, étaient toujours présents dans la maison.

Très vite, l'enquête s'est tournée vers deux amis, Claude Juillet et de Christophe Rayé, qui gravitaient autour du couple depuis quelques temps. Les aveux de Claude Juillet a permis de reconstituer le fil des évènements. Cinq jours avant les faits, deux amis gravitant autour du couple, Claude Juillet et Christophe Rayé, ont creusé une fosse dans une forêt en lisière de la Loire. Le soir de la disparition, ils se sont rendus au domicile du couple. «Les deux victimes ont été attachées, l'une a été frappée avec un fusil. La maison a été fouillée, des cartes bancaires qui ont ensuite été utilisées et des ordinateurs portables ont été volés. Puis les deux victimes ont été emmenées, en fourgon, vers 5 heures du matin», explique le procureur.

Enterrés vivants pour ne «pas faire de bruit»

Bâillonées avec du scotch large, les mains attachées avec des liens en plastique, les deux victimes, menacées par un fusil, sont descendues dans la fosse, assises l'une en face de l'autre. Le couple est alors enterré vivant. Lors de ses auditions, Claude Juillet a affirmé ne pas avoir utilisé le fusil pour tuer le couple «afin de ne pas faire de bruit».

Les deux prévenus ont été arrêtés et mis en examen quelques jours après la disparition du couple. Après plusieurs semaines d'interrogatoires, ils ont reconnu tous les deux l'enlèvement et la séquestration. Claude Juillet a également indiqué l'endroit où les deux corps étaient enterrés. Guy Bordenave soutient de son côté qu'il n'était pas sur place lors de la mise en terre. Lors de l'ouverture du procès ce lundi, Christophe Rayé a «constesté le meurtre des deux victimes», tandis que l'autre accusé a de nouveau affirmé qu'il reconnaissait l'intégralité des faits.

Les deux accusés donnent des raisons divergentes pour justifier leur geste. Si Guy Bordenave affirme avoir agi par appât du gain, Claude Juillet invoque des raisons sentimentales. Il affirme être en couple avec la soeur de Luc Ambard, qui voyait cette relation d'un mauvais oeil. Il aurait poussé sa soeur à mettre un terme à l'histoire. Claude Juillet aurait donc «supprimé la cause» pour «supprimer les conséquences», selon ses propres termes. Le procès se tient jusque jeudi à Bourges. Les deux accusés risquent la prison à perpétuité.

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