23 septembre, 2011

Etat palestinien à l’ONU: Israël rejette le compromis de Sarkozy

Débat | Israël a opposé vendredi une fin de non recevoir au président français Nicolas Sarkozy qui a proposé un statut "d’Etat observateur" aux Palestiniens en guise de compromis.

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© KEYSTONE | Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, et Ban Ki Moon, secrétaire général de l'ONU.

Quelques heures avant la demande officielle d’admission à l’ONU d’un Etat de Palestine, Israël a opposé vendredi une fin de non recevoir au président français Nicolas Sarkozy qui a proposé un statut "d’Etat observateur" aux Palestiniens en guise de compromis.

Sur le terrain, l’armée et la police israéliennes étaient en état d’alerte pour faire face à des manifestations de soutien à la demande d’un tel Etat qui pourraient dégénérer en Cisjordanie occupée, à Jérusalem-Est annexée ou dans les localités arabes en Israël.

Le président palestinien Mahmoud Abbas doit remettre vendredi à 17h35 (heure suisse) une demande en ce sens au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon avant de s’adresser à l’Assemblée générale, selon l’ambassadeur palestinien à l’ONU Riyad Mansour. Il prononcera son discours environ une heure plus tard.

Mercredi à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, M. Sarkozy a plaidé pour un statut "intermédiaire (...) d’Etat observateur" à l’ONU pour la Palestine et proposé que Palestiniens et Israéliens s’entendent sur un calendrier serré de négociations.
Mais les autorités israéliennes ont rejeté cette proposition de compromis.

"Il s’agit d’une fausse bonne idée, car il est impossible de brûler les étapes en accordant un Etat aux Palestiniens quelle que soit son appellation", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Yigal Palmor.

"Un Etat palestinien ne peut résulter que d’un accord avec Israël, on ne peut pas mettre la charrue avant les boeufs", a-t-il ajouté.
Interrogé de New York par la radio militaire israélienne, le secrétaire du cabinet israélien Tzvi Hauser, un proche collaborateur du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a également repoussé l’initiative de Paris.

"Pour Israël, la création d’un Etat palestinien ne peut survenir qu’avec la fin du conflit et le règlement définitif de tous les contentieux, mais il y a une autre approche qui considère l’Etat palestinien comme une condition à des négociations, comme une plate-forme pour d’autres revendications", selon lui.

"Il est impossible qu’il y ait un Etat palestinien et que ce soit à partir de là que l’on commence à négocier", a-t-il souligné.
En revanche, les responsables palestiniens ont affirmé "étudier de manière approfondie et positive" les propositions de M. Sarkozy.

"Nous apprécions les idées exposées dans le discours du président français qui seront étudiées de manière approfondie et positive par les dirigeants palestiniens", a déclaré Yasser Abed Rabbo, secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Le président américain Barack Obama a pour sa part refusé de s’exprimer sur le plan français.

La formule proposée par M. Sarkozy serait de faire de la Palestine un Etat non membre doté du statut d’observateur à l’ONU comme le Vatican. Ce statut permettrait aux Palestiniens de participer aux travaux d’institutions internationales. Ils pourraient notamment présenter des recours contre la colonisation israélienne devant la Cour pénale internationale (CPI).

Pour éviter une telle procédure et tenter de rassurer les dirigeants israéliens, le président français a appelé les Palestiniens à s’engager "à ne pas utiliser ce nouveau statut pour recourir à des actions incompatibles avec la poursuite des négociations", en faisant allusion à la CPI.

Actuellement, les Palestiniens doivent se contenter d’être une "entité ayant le statut d’observateur" à l’ONU.

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