29 août, 2011

Union européenne: quand la Pologne envisage la fin de l'euro

Selon le ministre polonais des Finances, pour sortir de la crise, l'Europe a le choix entre la "dissolution contrôlée" de l'euro ou une véritable solidarité.

 (c) AFP

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La Pologne profite du fait qu'elle préside officiellement l'Union européenne depuis juillet pour mettre un coup de pied dans la fourmilière. Le ministre des Finances polonais Jacek Rostowski estime que la "dissolution contrôlée" de la zone euro est inévitable sans véritable détermination des élites européennes à sauver la monnaie commune. C'est en tout cas ce qu'il affirme dans une interview publiée lundi par le quotidien polonais Gazeta Wyborcza.

"Les élites européennes, y compris allemandes, doivent décider si elles veulent que l'euro perdure, même à un prix élevé, ou non. Sinon, il faut se préparer à une dissolution contrôlée de la zone euro, avec toutes ses conséquences, y compris pour l'Allemagne (...) Ceux qui ne le comprennent pas jouent avec le feu" insiste le ministre. Et de jouer les oracles : "Il faut choisir: beaucoup plus d'intégration macroéconomique de la zone euro ou sa désagrégation. Il n'y a pas de troisième voie".

Irresponsabilité du Sud, égoïsme du Nord

Dans le bilan que dresse Jacek Rostowski, chacun en prend pour son grade. Selon lui, "deux sortes de populismes dangereux" coexistent en Europe : "L'un dans le sud, avec son approche économique irrationnelle qui refuse de prendre la responsabilité pour ses propres problèmes. Je pense là aux manifestations contre l'austérité en Grèce. Et l'autre, dans certains pays du nord qui manifestent égoïsme et absence de solidarité avec les pays qui ont des problèmes".

Troquer le zloty contre l'euro ?

Alors que son pays n'est pas membre de la zone euro et n'a pas fixé de date pour y adhérer, le ministre polonais des Finances ne voit que deux issues possibles pour sortir de la crise : "Notre choix est simple: solidarité ou la désagrégation de l'Europe". En déduit-il que son pays n'est pas prêt d'abandonner son zloty ? Le sujet n'est, apparemment pas tranché. "Pour entrer dans la zone euro, nous devons avoir la certitude que sa réforme est suffisamment profonde" se contente-t-il de répondre. Il est vrai que la Pologne figure, aujourd'hui, parmi les trois pays de l'ex-bloc communiste qui n'a pas de difficulté majeure à trouver sur les marchés de quoi gérer sa dette.

Avec AFP

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