09 août, 2011

Un joueur espagnol quitte ce football où "tout n'est qu'argent"

LEMONDE.FR avec AFP |

Ecoeuré par le monde du football, le défenseur du Sporting Gijon, Javi Poves, a rompu son contrat de manière unilatérale, a annoncé mardi un porte-parole du club espagnol. "Plus tu connais le football, plus tu te rends compte que tout n'est qu'argent, que c'est pourri, et tu perds un peu tes illusions", avait déclaré le joueur de 24 ans, cité par le quotidien El Pais.

Avant de quitter son équipe, Poves avait demandé à ce que son salaire ne soit pas versé sur son compte bancaire, pour ne pas encourager la spéculation. Il avait aussi refusé une voiture offerte par une entreprise aux joueurs du club, estimant qu'il n'en avait pas besoin. Cité par lainformacion.com, Poves aurait également expliqué à ses dirigeants qu'il souhaitait cesser son activité par rejet d'un "football professionnel qui n'est qu'une affaire d'argent et de corruption". "C'est du capitalisme, et le capitalisme c'est la mort" a-t-il déclaré. "Je ne veux pas faire partie d'un système où les gens gagnent de l'argent grâce à la mort d'autres gens, en Amérique du Sud, en Afrique ou en Asie."

Se définissant comme "anti-système", le joueur évoluait au Sporting Gijon (première division espagnole) depuis 2008, et venait d'intégrer l'équipe première après deux saisons en réserve. Se disant partisan "d'aller dans les banques pour les brûler et couper des têtes", Poves a annoncé qu'il raccrochait les crampons afin de reprendre ses études d'histoire. Il a également refusé de s'identifier au mouvement de contestation des Indignados, né à la mi-mai en Espagne et rassemblant jeunes, chômeurs, salariés ou retraités sur la Puerta del Sol à Madrid. "C'est un mouvement créé intentionnellement par les médias pour canaliser ce mal-être social et pour que cette étincelle ne devienne pas dangereuse et incontrôlable pour le système", a-t-il expliqué.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire