HAMA (Syrie) - Des dizaines de véhicules de transport de troupes quittaient mercredi matin Hama, dans le centre de la Syrie, où l'armée s'était déployée en force fin juillet après des manifestations monstres, a constaté une journaliste de l'AFP.
Une quarantaine de véhicules, arborant chacun un drapeau syrien, chargés de soldats quittaient en fin de matinée la ville, a indiqué la journaliste qui a participé à une visite de presse organisée par les autorités syriennes pour une soixantaine de journalistes.
Par notre âme par notre sang nous nous sacrifions pour toi Bachar ou Dieu, la Syrie, Bachar et c'est tout, scandaient certains soldats en faisant le V de la victoire.
L'armée était entrée en force à Hama le 31 juillet et une centaine de personnes avaient été tuées lors d'une vaste offensive pour l'une des journées les plus sanglantes depuis le début de la révolte mi-mars contre le régime du président Bachar al-Assad, selon des militants.
Les opérations de l'armée ont fait depuis cette date, selon des militants et des témoins, des dizaines d'autres morts dans cette ville où les autorités avaient coupé les moyens de communications pour combattre les bandes terroristes armées à qui elles attribuent les troubles depuis le début mi-mars d'une révolte populaire inédite.
Les journalistes ont également été conduits devant un commissariat de police incendié et saccagé par les saboteurs, selon un officier de la police Oussama Khalouf.
Selon cet officier, le 31 juillet tous les commissariats de police ont été attaqués simultanément par les saboteurs et dix-sept policiers ont trouvé la mort.
Des habitants interrogés par les journalistes ont également mis en cause des saboteurs et ont salué l'intervention de l'armée.
Avec l'armée, la situation est revenue au calme. Avant, les saboteurs avaient élevé des barricades dans la ville et il y avait tout le temps des tirs, a expliqué Khadija, une jeune fille d'une vingtaine d'années interrogée à bord d'une voiture par les journalistes alors qu'elle revenait à Hama après dix jours passés dans un village voisin où elle dit s'être réfugiée avec ses parents et ses cinq soeurs.
L'armée est venue pour nous protéger, a indiqué un autre habitant de Hama, Fawaz. Nous sommes tous unis, nous, l'armée, et Bachar, a-t-il ajouté. Des saboteurs sont entrés dans mon quartier (Al-Sawaeq), ont ouvert le feu et ont saccagé des maisons, a-t-il affirmé.
S'adressant aux journalistes devant le commissariat incendié du quartier d'Al-Hader, un haut gradé de l'armée : Comme vous le voyez, il n y a plus aucune présence armée à Hama, les divisions de l'armée se sont retirées dans leurs casernes après avoir accompli leur mission.
Les habitants sont rentrés chez eux, heureux d'être débarrassés des bandes armées qui ont essayé de semer la discorde au sein de la le population, a-t-il ajouté.
Hama avait été le théâtre d'immenses manifestations contre le pouvoir, qui en juillet avaient réuni, selon l'OSDH, plus de 500.000 personnes les vendredis, devenu jour traditionnel de contestation.
Cette ville est déjà un symbole de la lutte contre le régime en Syrie depuis la terrible répression en 1982 d'une révolte du mouvement interdit des Frères musulmans contre le président Hafez al-Assad, père de Bachar, qui avait fait 20.000 morts.
(©AFP /
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