06 août, 2011

Somalie: les insurgés se sont retirés d'une partie de Mogadiscio

MOGADISCIO (© 2011 AFP) - Les insurgés islamistes radicaux shebab ont abandonné plusieurs de leurs positions stratégiques à Mogadiscio dans la nuit de vendredi à samedi et les troupes du gouvernement de transition (TFG) pénétraient samedi matin dans plusieurs de ces quartiers, ont indiqué des témoins et la force de l'Union africaine.
Somalie: les insurgés se sont retirés d'une partie de Mogadiscio

© AFP/Archives Abdurashid Abikar. Des soldats somaliens tirent en direction d'insurgés islamistes radicaux shebab, le 22 mai 2011 à Mogadiscio

"Ce (samedi) matin, il n'y a plus un seul combattant islamiste face aux forces gouvernementales, qui ont pénétré à l'intérieur du quartier du stade", a rapporté à l'AFP un habitant de ce quartier du nord de Mogadiscio, Abdi Mohamed.

Un autre témoin, Dahir Adan, a affirmé avoir vu plusieurs dizaines de combattants shebab quitter la ville à bord de pick-up, après des combats avec les forces pro-gouvernementales.

"Ce matin, leurs positions sont vides (...) Ils sont partis avec leurs affaires à bord de camions", a-t-il témoigné.

Un porte-parole des shebab, Ali Mohamed Rage, interrogé par l'AFP sur ces mouvements, a évoqué "un changement de tactique militaire".

"Les combattants moudjahidine ont mis en oeuvre un changement de tactique militaire contre les ennemis d'Allah et, bientôt, vous entendrez une bonne nouvelle", a déclaré le porte-parole sans plus de précisions.

Le porte-parole de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom), le major Paddy Ankunda a confirmé ce retrait, ajoutant que l'Amisom était en train de vérifier samedi matin si les shebab avaient abandonné toutes leurs positions.

"Nous avons des informations selon lesquelles ils (les shebab) se sont retirés de toutes leurs positions. Nous sommes en train de vérifier", a-t-il déclaré, interrogé par l'AFP au téléphone depuis Nairobi.

"Nous sommes très, très prudents: il pourrait s'agir d'un piège", a expliqué M. Ankunda.

Les shebab contrôlent la majeure partie du sud et du centre de la Somalie, pays touché par une sécheresse de grande ampleur et, en certaines zones du sud, par la famine.

Les insurgés ont juré la perte du gouvernement de transition du président Sharif Cheikh Ahmed, soutenu par la communauté internationale et défendu par la force de l'Union africaine (Amisom).

Depuis février, l'Amisom, forte de près de 9.000 militaires ougandais et burundais, a considérablement progressé et repoussé les islamistes sur les deux principales lignes de front de la capitale.

Jusqu'à samedi matin, le TFG et l'Amisom contrôlaient un peu plus de la moitié de la ville, avec notamment l'aéroport et le port, face aux insurgés islamistes qui en tenaient toute la partie nord-est.

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