08 août, 2011

Pollution pétrolière au Nigeria: Shell prend le rapport de l'ONU au sérieux

LAGOS - Le géant pétrolier Shell, épinglé dans une récente étude de l'ONU sur la pollution pétrolière au Nigeria, prend très au sérieux ce document, a assuré lundi le groupe, tout en maintenant que les actes de vandalisme étaient la cause principale des fuites de pétrole brut.

Nous prenons très au sérieux le rapport du PNUE, le programme des Nations unies pour l'environnement, a déclaré M. Mutiu Sunmonu, directeur général de la Shell Petroleum Development Company (SPDC), qui gère les opérations nigérianes du groupe, lors d'un entretien avec l'AFP.

Nous l'examinons sérieusement afin de voir quels aspects du rapport pourraient nous permettre d'améliorer notre façon d'opérer, a-t-il expliqué, assurant que le groupe prenait en compte les recommandations de l'étude publiée la semaine dernière.

Cette enquête sans précédent établit scientifiquement l'étendue et l'impact de la pollution pétrolière dans l'Ogoniland, au coeur du delta du Niger, la zone pétrolifère du premier producteur de brut d'Afrique.

Shell, le plus important opérateur au Nigeria, était particulièrement implanté dans l'Ogoniland, dont il s'est retiré en 1993. Mais la zone est encore traversée par deux oléoducs de la SPDC et compte de nombreux puits désormais inactifs.

Le PNUE a estimé que la pollution dans l'Ogoniland est telle qu'elle pourrait nécessiter l'opération de nettoyage la plus vaste jamais entreprise au monde et durer 25 à 30 ans.

Des activistes locaux et internationaux, dont Amnesty International, jugent que Shell est largement responsable.

Selon le PNUE, l'eau dans certaines zones et très contaminée, contenant des niveaux élevés d'hydrocarbures, et la santé publique est sérieusement menacée.

L'étude relève notamment que le contrôle et l'entretien des installations pétrolières dans l'Ogoniland demeure inadéquat: les propres procédures de Shell Petroleum Development Company (SPDC) n'ont pas été respectées, conduisant à des problèmes de santé publique et de sécurité.

Assurant que la priorité pour Shell était désormais la restauration de l'environnement dans l'Ogoniland, M. Sunomnu a réaffirmé que 70% des fuites (de pétrole) dans le delta (du Niger) sont dues au sabotage. Selon le groupe la plupart des fuites sont le résultat de sabotage, vol et raffinage clandestin.

Le delta du Niger est une région volatile où opèrent des groupes armés s'en prenant au secteur pétrolier notamment en attaquant ses infrastructures.


(©AFP /

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