02 août, 2011

PARIS - Grève dans l'urgence sociale: manifestation à Paris

PARIS - Quelque 300 personnes, travailleurs sociaux et familles sans logement, se sont rassemblées mardi à Paris près du ministère du Logement pour dénoncer les coupes budgétaires prévues pour 2011 dans le secteur de l'hébergement d'urgence, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Associations asphyxiées = public en danger", "Maman, on dort où ce soir?", pouvait-on lire sur les banderoles déployées par les manifestants.

Partis du square Boucicaut (VIIe arrondissement), où des familles sans domicile campent depuis mi-juillet, ils ont ensuite emprunté le boulevard Raspail pour se rapprocher du ministère du Logement, près duquel ils ont été bloqués par un cordon de CRS. Une délégation devait y être reçue.

Avec la réduction des budgets alloués par l'Etat, "la situation se dégrade très rapidement depuis six mois", a témoigné Fabienne Périot, 50 ans, salariée du centre d'hébergement d'urgence de L'Amicale du Nid, à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis).

"Chez nous, il devient difficile de couvrir les besoins alimentaires des personnes que nous hébergeons, et nous ne savons pas comment nous allons payer les salariés au-delà du 1er janvier 2012", a-t-elle détaillé.

"Dans tous les centres d'hébergement, à partir de 18H00, on dit aux gens qu'il n'y a plus de place", a expliqué Fabienne Binot, du syndicat Sud Santé Sociaux.

"Oui, près de la moitié des personnes qui sont hébergées dans les centres ou en chambres d'hôtel pourraient être logées dans des logements +durables+ (des logements classiques où les personnes restent à long terme, ndlr). Oui, ces personnes engorgent les structures d'urgence sociale. Mais c'est parce qu'il n'y a pas de politique de logement", a-t-elle souligné, dénonçant la réduction du financement des nuitées en hôtel.

Les personnels de l'urgence sociale "ne font qu'avec les moyens qu'on leur donne, et comme ils ne peuvent plus répondre, ils subissent des pressions, se font agresser", selon elle.

© 2011 AFP

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