15 août, 2011

L'or africain ne brille pas pour tous

L'or est l'une des principales matières premières exploitées en Afrique. Le 9 août 2011, l'once d'or a atteint le prix record de 1750 dollars (environ 1300 euros). Pourtant, cette hausse ne profite pas aux producteurs africains selon le site Aps.

S’exprimant lors d’une réunion de cadres chargés des politiques minières en Afrique, le ministre des Mines sénégalais, Abdoulaye Baldé, a déclaré:

«les gouvernements africains ont conclu des contrats avec des sociétés minières qui prévoient des relations déséquilibrées de nature à empêcher les gouvernements et les citoyens de maximiser les avantages de l’exploitation minière».

Le ministre pointe du doigt les politiques minières passives et les arrangements fiscaux défavorables. Des constats qui avaient déjà été faits par Survie, une ONG française dans un livre publié en 2007 et intitulé L’or africain, pillages, trafics et commerce international.

S’appuyant sur l’exemple malien, le livre dénonce les méfaits d’une exploitation incontrôlée aux conséquences humaines et environnementales désastreuses. Rappelons que le Mali avec 60 tonnes par an est le troisième producteur africain après l’Afrique du sud (300 tonnes) et le Ghana (70 tonnes).

Revenant sur la production africaine qui représente le quart de la production mondiale avec près de 600 tonnes par an, l’auteur du livre souligne que 80% des sites aurifères de l'Ouest et centrafricains restent aux mains d’une poignée de multinationales.

Des multinationales qui ne réservent que 20% des recettes d’exploitation à l’Etat dans le meilleur des cas. Le livre cite même l’exemple d’une mine au Botswana où l’Etat ne touche rien. Il ajoute à cela l’exploitation d’une main-d’œuvre africaine bon marché, la répression des mouvements syndicaux et le non-respect des normes environnementales.

Déjà en 2007 dans un rapport, la Fédération internationale des droits de l’Homme (Fidh) regrettait que le Mali n’ait pas tiré profit de sa place de troisième producteur africain. Au contraire le pays a même reculé sur le plan de l’indice du développement humain occupant le 175e rang sur les 177.

Pour l’organisation de défense des droits humains, les codes miniers mis en place avec l’aide de la Banque mondiale ont accordé aux entreprises des exemptions fiscales pendant 5 ans privant l’Etat de ressources indispensables dans les secteurs comme l’éducation ou la santé. Or, ajoute la Fidh, l’exploitation d’une mine dure rarement plus de 10 ou 15 ans.

Que faut-il faire alors pour que l’Afrique qui continue d’abriter la moitié des réserves mondiales d’or tire profit de cette ressource? Le ministre des Mines sénégalais estime:

«Il est urgent pour nos Etats de former des techniciens rompus aux méthodes de négociation des grands contrats internationaux.»

Lu sur Aps

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