PARIS - Quatre anciens députés européens - trois Français et un Britannique - se sont rendus début août à Tripoli, où ils ont eu des contacts avec des responsables du régime de Mouammar Kadhafi, a annoncé l'un d'eux à l'AFP.
Au bout de 140 jours de guerre menée par la coalition, force est de constater que le conflit Otan-Libye est marqué par un enlisement dont il semble difficile de s'extraire, écrivent dans une déclaration envoyée à l'AFP les quatre ex-élus européens, parmi lesquels le Français Thierry Cornillet (Parti radical, centre-droit), président de l'Association internationale des régions francophones (AIRF), qui dit avoir été sollicité par des élus de pays de la région du Sahel pour organiser cette visite.
Comment ne pas s'interroger sur une intervention militaire initialement légitime, sous l'égide de l'ONU, pour neutraliser le ciel libyen et protéger les populations civiles de Benghazi et constater qu'elle a perdu ensuite de sa neutralité et de sa raison originelle ?, affirment-ils.
A l'issue de leur visite du 4 au 7 août à Tripoli, ils s'étonnent de la sous-estimation par l'Otan du poids réel - politique et militaire - de Mouammar Kadhafi et de la surestimation de la représentativité du Conseil national de transition (CNT) et de sa capacité à diffuser la révolte au-delà de la région de Benghazi.
Ils ont rencontré des représentants du régime libyen, dont Béchir Saleh, un proche de Mouammar Kadhafi.
Les quatre membres de cette délégation - M. Cornillet, Margie Sudre (UMP, majorité présidentielle, ex-ministre), Michel Scarbonchi (ex-PRG, centre gauche) et le Britannique John Corrie (conservateur) - préconisent la tenue à Paris d'une commission préparatoire au dialogue inter-libyen réunissant, sous l'égide de l'ONU et de l'Union africaine, les représentants de l'Otan, de l'Union européenne, des autorités de Tripoli et du CNT.
Ils soutiennent les efforts de médiation de l'UA dans cette crise, ont-ils indiqué.
M. Cornillet a précisé que le ministère français des Affaires étrangères n'avait été informé de leur séjour à Tripoli qu'à leur retour.
La porte-parole adjointe du Quai d'Orsay, Christine Fages, a déclaré mercredi ne pas avoir de commentaire à faire sur les déplacements privés d'élus locaux ou de citoyens français.
(©AFP /
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