24 juillet, 2011

Tripoli veut des négociations sans condition avec les Etats-Unis

TRIPOLI (Reuters) - La Libye est prête à tenir davantage de discussions avec les Etats-Unis et les rebelles, mais Mouammar Kadhafi ne se pliera pas aux demandes de départ du pouvoir, a déclaré un porte-parole du gouvernement à Tripoli.

Moussa Ibrahim a qualifié de "dialogue productif" la rencontre entre des responsables libyens et des émissaires américains la semaine dernière en Tunisie, peu après la reconnaissance par Washington des insurgés, qui veulent mettre fin aux 41 ans de règne du guide libyen.

"De nouvelles rencontres, à l'avenir, contribueront à la résolution des problèmes libyens", a déclaré le porte-parole vendredi soir à Tripoli. "Nous voulons parler davantage aux Américains".

Des avions de l'Otan ont bombardé la capitale libyenne dans la nuit, faisant des dégâts et des victimes, selon la télévision d'Etat libyenne, qui n'a pas fourni de détails.

L'Otan dit avoir frappé un "centre de commandement et de contrôle".

Une journaliste de Reuters a entendu au moins six explosions samedi, les plus importantes depuis des semaines. Quatre d'entre elles ont fait trembler l'hôtel où sont hébergés les médias internationaux.

Pour le chef du Conseil national de transition (CNT), Moustafa Abdel Jalil, Mouammar Kadhafi doit accepter publiquement de se retirer en préalable à toute négociation.

"Il n'y aura aucune négociation avec ce régime tant qu'il (Kadhafi) n'aura pas annoncé son départ et que lui et ses fils renoncent au pouvoir", assure-t-il dans un communiqué diffusé par la télévision des rebelles.

Après cinq mois de guerre civile et de bombardements, les membres de l'Otan semblent de plus en plus tentés par une solution négociée. Les Etats-Unis et la France estiment toutefois que Kadhafi doit renoncer au pouvoir.

Selon Moussa Ibrahim, des officiels libyens sont disposés à négocier avec les rebelles, qui contrôlent à peu près la moitié du pays, mais seulement aux conditions du gouvernement.

"Les Etats ne négocient pas avec des bandes armées", a-t-il dit. Mouammar Kadhafi a lui-même encouragé ses compatriotes à convaincre les rebelles de déposer les armes.

Tangi Salaün pour le service français

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