27 juillet, 2011

Carnage à Oslo: aucune preuve que Breivik ait eu des complices

Enquête | Les services de renseignements intérieurs norvégiens ont annoncé qu'aucune preuve ne permettait d'affirmer que le suspect du carnage en Norvège ait eu des complices ou liens éventuels avec des «cellules» en Europe.

© KEYSTONE | Le bâtiment du gouvernement touché par la bombe à Oslo.

Le chef des services de renseignements intérieurs norvégiens Janne Kristiansen a déclaré jeudi sur la BBC qu’il n’y avait aucune preuve pour l’instant que le suspect du carnage en Norvège ait eu des complices ou liens éventuels avec des «cellules» en Europe. La presse britannique a évoqué des liens avec la Grande-Bretagne.

«Je peux vous dire de manière générale que pour l’instant, nous n’avons aucune preuve de l’existence d’autres cellules en Norvège ou au Royaume-Uni», a déclaré Janne Kristiansen, tout en précisant que ses services travaillaient «activement sur cette question» et «en liaison étroite» avec leurs homologues «en Europe, aux Etats-Unis et ailleurs».

«C’est possible, mais je pense que c’est hautement improbable», a noté la responsable des services de renseignements norvégiens. «Je pense que cet individu veut continuer à focaliser l’attention sur lui et être sous les feux de la rampe et c’est une façon pour lui» de le faire.

Pendant ses auditions, Behring Breivik a affirmé avoir opéré seul, mais il a aussi évoqué l’existence de «deux autres cellules». Son avocat a indiqué mardi que son client avait mentionné non seulement «deux cellules en Norvège», mais aussi «plusieurs cellules à l’étranger».

Un mentor britannique

D’après le quotidien britannique «Daily Telegraph», il a aussi évoqué un «mentor», un Britannique répondant au nom de Richard, et des contact avec le mouvement d’extrême droite English Defence League (EDL), dans le manifeste qu’il a diffusé sur l’internet avant de passer à l’acte.
Interrogé sur les déclarations de l’avocat de Breivik, qui a estimé que son client était dément, Janne Kristiansen a déclaré qu’elle «serait surprise» si c’était le cas.

«Il est calculateur, il est concentré, il a échafaudé ses plans pendant des années et ce n’est pas ce qu’une personne démente ferait, d’après ce que je sais des gens fous», a-t-elle fait valoir, estimant que Breivik était le «mal incarné».

Anders Behring Breivik a reconnu les faits mais plaide non coupable, a annoncé le juge chargé de l’affaire après la première audience lundi.

Des explosifs retrouvés à son domicile

La police norvégienne a annoncé avoir retrouvé et détruit des explosifs stockés dans la ferme louée par Anders Behring Breivik. Les policiers ont refusé de dévoiler la nature et la quantité des explosifs. Leur destruction s’est déroulée sans incident.

«Des explosifs ont été trouvés dans la ferme. Nous avons considéré qu’il était préférable de ne pas les déplacer et ils ont été détruits sur place dans une explosion contrôlée», a déclaré Trine Dyngeland, une porte-parole de la police.

Anders Behring Breivik avait loué une ferme au nord d’Oslo, officiellement pour y cultiver des légumes. Selon les médias norvégiens, il a par ce biais réussi à acheter des engrais chimiques sans éveiller de soupçons, ce qui lui a sans doute servi à fabriquer la bombe qui a ravagé le siège du gouvernement vendredi à Oslo.

Début mai, le suspect avait acheté six tonnes d’engrais, selon la Centrale d’achats agricoles.

Retour dans un quartier dévasté

Une ministre du gouvernement norvégien regagnera aujourd'hui ses bureaux au coeur du quartier d’Oslo dévasté par l’attentat de vendredi. Le pays souhaite retrouver une certaine dose de normalité après le traumatisme suscité par les attaques du 22 juillet.

Rigmor Aasrud, ministre de l’Administration et des Cultes, sera le premier membre du gouvernement à reprendre ses marques dans le périmètre où la bombe placée par Anders Behring Breivik a fait huit morts et creusé un trou dans la façade des bureaux du Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg.

Pour l’heure, le chef du gouvernement travailliste est installé au ministère de la Défense, dans un autre quartier d’Oslo. Les conseils des ministres se tiendront dans un fort médiéval près du front de mer. On ignore si l’immeuble de dix-sept étages abritant les bureaux du Premier ministre sera détruit ou reconstruit.

La police a de nouveau autorisé l’accès à certaines rues près du site de l’attentat.

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