07 juin, 2011

Yémen : Le retour de Saleh est annoncé

Alors que le président Saleh, hospitalisé en Arabie Saoudite, est annoncé de retour au Yémen dans les jours qui suivent, les États-Unis et l'Europe demandent la mise en place d'une « transition immédiate. »

L'annonce du départ de Saleh en Arabie Saoudite avait déclenché des explosions de joie dans tout le Yémen
L'annonce du départ de Saleh en Arabie Saoudite avait déclenché des explosions de joie dans tout le Yémen SIPA

L'espoir de l'opposition yéménite aura été de courte durée : le régime a jeté un froid, lundi 6 juin, quand elle a annoncé que le président Ali Abdallah Saleh, hospitalisé en Arabie Saoudite après avoir été légèrement blessé à la tête par le bombardement de sa maison, reviendrait à Sanaa « dans les prochains jours. » Le Yémen ne serait donc pas le troisième des pays arabes a faire chuter son dirigeant suite à une révolte populaire en 2011.

Déçus ou en colère, les manifestants étaient nombreux lundi à Sanaa, la capitale du Yémen, à crier leur haine de Saleh et leur volonté de changement. Le retour du président pourrait intensifier les combats entre les forces gouvernementales et celles de combattants tribaux, déterminés à renverser son régime. Un cessez-le-feu avait été obtenu dimanche par l'Arabie saoudite, sous l'impulsion du roi Abdallah, entre le chef tribal des Hached, cheikh Sadek al-Akmar, le principal chef de l'opposition armée, et le vice-président Abeb Rabbo Mansour Hadi. Une trêve qui commençait déjà à s'effriter lundi, alors que des affrontements y ont fait au moins six morts.

L'Europe et les États-Unis demandent une « transition immédiate »

Le Congrès populaire général (CPG, parti au pouvoir) - dont M. Mansour Hadi est le secrétaire général - a condamné la position de certains leaders du Forum commun, alliance de partis d'opposition, estimant qu'ils profitaient de l' « événement douloureux », (l'hospitalisation de Saleh) en le transformant en « victoire politique. »

L'Europe et les États-Unis œuvrent quant à eux pour obtenir la transition du pouvoir, demandé depuis plus de quatre mois par le peuple. La Maison-Blanche affirme ainsi qu'une « transition immédiate » du pouvoir était dans le « meilleur intérêt » des habitants. Le chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a appelé Ali Abdallah Saleh à réfléchir pendant son traitement en Arabie saoudite et à agir « dans le meilleur intérêt de son peuple. »

« Aujourd'hui, un nouveau Yémen est né », chantait lundi les dizaines de jeunes opposants au régime du président Saleh, près de l'Université de Sanaa. Il semblerait pourtant que la route est encore longue avant que l'opposition puisse fêter réellement le changement de pouvoir

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