08 juin, 2011

Tunisie: les partis politiques s'inclinent face au report des élections

TUNIS (© 2011 AFP) - La majorité des partis politiques tunisiens se sont inclinés mercredi face à la décision du gouvernement de repousser les élections au 23 octobre, tandis que la commission électorale se félicitait d'avoir obtenu ce report, selon des commentaires recueillis par l'AFP.
Tunisie: les partis politiques s'inclinent face au report des élections

© AFP Fethi Belaid, le 8 juin 2011 à Tunis. Le Premier ministre de transition tunisien Béji Caïd Essebsi annonce le report des élections

Ce grand parti, légalisé le 1er mars dernier et crédité de fortes intentions de vote par les experts, est "d'accord avec la date annoncée par le Premier ministre" Béji Caïd Essebsi, a déclaré à l'AFP un de ses membres fondateurs, Nourredine Bhiri, en qualifiant toutefois ce report de "décision politique, et non technique ou logistique".

"Le plus important est de redonner une légitimité populaire au pouvoir", aux mains d'un gouvernement provisoire depuis la chute du régime Ben Ali le 14 janvier, a-t-il précisé.

D'autres grandes formations politiques, le Parti démocratique progressiste (PDP) et le parti Ettajdid (ex-communiste), avaient déjà consenti avant mercredi à un report en octobre.

Pour Kamel Morjane, ancien ministre des affaires étrangères sous Ben Ali et président fondateur du parti Al-Moubadara (L'Initiative), "l'essentiel, c'est que les élections se déroulent dans les meilleures conditions possibles".

"Nous allons essayer de gagner des sièges, c'est évident", a-t-il ajouté.

Mohamed Kilani, secrétaire général du Parti socialiste de gauche, a quant à lui critiqué la méthode d'annonce, la comparant aux habitudes de l'ancien régime.

"Ils nous invitent pour nous dire que l'élection est reportée. Toutefois, nous acceptons malgré nous", a-t-il affirmé, en rappelant avoir proposé la date du 14 janvier 2012, premier anniversaire de la révolution tunisienne.

Côté syndicats, la puissante Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) n'était pas immédiatement joignable.

Son secrétaire général Abdessalem Jrad avait toutefois souligné début juin que "l'Union accorde plus d'importance aux conditions de succès des élections qu'à leur date, l'objectif étant de permettre au peuple tunisien d'exercer, pour la première fois, son droit électoral dans la transparence et l'intégrité".

La commission électorale indépendante, qui avait réclamé le report du scrutin au 16 octobre pour des raisons logistiques, s'est montrée satisfaite de cet arbitrage.

La date du 23 octobre "donnera un peu plus de temps pour mieux préparer les élections", a affirmé à l'AFP Kamel Jendoubi, son président.

Yadh Ben Achour, président de la commission chargée de la transition démocratique, espère de son côté que la fixation de la date du 23 octobre "rétablira la sécurité dans le pays".

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