10 juin, 2011

Syrie: 120 policiers tués dans une embuscade?

Par LEXPRESS.fr avec AFP,

Syrie: 120 policiers tués dans une embuscade?

Les représentants de l'opposition syrienne réunis à Antalya en Turquie, le 2 juin 2011

afp.com/Adem Altan

La répression se poursuit en Syrie, malgré la libération de prisonniers politiques. Le régime a pourtant annoncé dimanche la création d'une commission chargée d'élaborer un projet de loi sur les partis politiques.

Le régime syrien continue de souffler le chaud et le froid. Les affrontements s'intensifient dans le nord-ouest du pays où 120 policiers auraient été tués ce lundi, alors que les forces de sécurité ont tué au moins 40 personnes dimanche. Et dans le même temps, Damas semble enclin à accéder à une revendication phare de l'opposition: l'accès au multipartisme.

Violence à Jisr al-Choughour

120 policiers auraient été tués lundi "dans une embuscade" à Jisr al-Choughour, dans le nord-ouest de la Syrie, où l'armée procède depuis samedi à des opérations sécuritaires, selon les autorités syriennes. Les autorités syriennes ont accusé "des groupes armés" non identifiés d'être à l'origine de ces combats. Interrogés par l'AFP depuis Nicosie, des militants ont quant-à eux fait état d'une "mutinerie" dans les rangs des forces de sécurité de la ville. Cette embuscade serait intervenue aaprès des opérations militaires qui ont fait 35 morts ce weekend -27 civils et 8 agents des forces de l'ordre- à Jisr al-Choughour, et dans les villages, selon le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, Rami Abdel-Rahmane.

Samedi, "les forces de sécurité ont tiré pour disperser plus de 1.000 manifestants sortis pour protester après les funérailles d'un civil tué vendredi" indiquait un militant sur place, sous couvert de l'anonymat. Mais pour l'agence officielle Sana ce sont des "groupes armés" qui avaient attaqué des commissariats de police et des centres de l'armée populaire dans cette localité."

Vers le multipartisme ?

Le président syrien Bachar al-Assad avait décrété mardi une amnistie générale concernant "tous les détenus politiques ainsi que les membres de la confrérie des Frères musulmans." "Depuis l'amnistie, plus de 450 prisonniers politiques et de conscience ont été libérés, pour la plupart des islamistes et des Kurdes", a indique Rami Abdel-Rahmane responsable de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

Syrie: 120 policiers tués dans une embuscade?

Idé

Le régime a également annoncé dimanche la création d'une commission qui sera chargée d'élaborer un projet de loi sur les partis politiques. Le parti Baas est au pouvoir en Syrie depuis 1963. Selon la Constitution il est "le dirigeant de l'Etat et de la société". Le multipartisme est une revendication essentielle des opposants.

Les autorités ont déjà décidé une série de mesures pour apaiser le mouvement de contestation sans précédent contre le régime du président syrien Bachar al-Assad mais dans le même temps, notamment l'ouverture d'un "dialogue national" avec l'opposition la répression violente des manifestations n'a pas cessé.

Les manifestations les plus importantes depuis le début mi-mars

Golan: "profonde inquiétude" de Ban ki-Moon

Le secrétaire général de l'ONU Ban ki-Moon a appelé lundi toutes les parties impliquées dans le conflit israélo-palestinien à un "maximum de retenue", après des tirs israéliens meurtriers sur le plateau du Golan, dimanche.

A Hama, où 60 personnes ont été tuées vendredi par les forces de sécurité, selon un nouveau bilan communiqué dimanche par Rami Abdel-Rahmane, les habitants ont observé une grève générale en signe de deuil. Dans la soirée, une manifestation se déroulait à Hama avec près de 100.000 personnes.

Vendredi, 65 personnes ont été tuées dans le pays au cours des manifestations, les plus importantes depuis le début mi-mars de la révolte contre le régime du président Bachar al-Assad.

A Damas, plusieurs dizaines de jeunes ont démontré leur soutien au président en défilant dimanche sur une place du centre ville scandant: "le peuple veut Bachar al-Assad" et "Dieu, la Syrie, Bachar et c'est tout".

Les opposants réunis à Bruxelles

Réunis à Bruxelles, des représentants de l'opposition syrienne en Europe ont appelé dimanche la communauté internationale à accroître la pression sur Bachar al-Assad, demandant dans le même temps des enquêtes indépendantes sur la sanglante répression des manifestations.

Venu à Bruxelles participer à la conférence, Badreldian Bahrou, un dentiste résidant en Arabie saoudite et qui était déjà à Antalya, ville de Turquie où l'opposition s'est réunie, mercredi, se dit "sûr que Bachar al-Assad va partir. La question est de savoir quand et à quel prix".

Selon des organisations de défense des droits de l'Homme, plus de 1.100 civils ont été tués et au moins 10.000 personnes ont été interpellées en Syrie depuis le début du mouvement de contestation.

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