04 juin, 2011

Roland Garros Le rendez-vous des seigneurs

C'est leur rendez-vous - TENNIS - Roland Garros
Eurosport

Roger Federer a rendu un énorme service à Rafael Nadal en battant Novak Djokovic dans le dernier carré de Roland-Garros. L'Espagnol, qui retrouvera le Suisse pour une 4e finale l'un contre l'autre à Paris, avait la morale avant la fin de l'histoire des demi-finales : les N.1 ne gagnent pas toujours.

Rafael Nadal se souviendra longtemps du jour de son 25e anniversaire. Tout était réuni pour que la journée soit maussade. Elle s'est finalement terminée sur une note positive : l'Espagnol a encore son destin de N.1 mondial en main. Si cela reposait sur sa performance personnelle à Paris, son classement dépendait surtout de celle de Novak Djokovic, l'insurmontable Serbe, le N.1 de l'année au 41e victoire consécutive (43 avec la finale de Coupe Davis) qui filait droit vers l'un de ses buts majeurs. Mais la route vers le trône de l'ATP a été barrée par l'un des plus fidèles habitués à cette place de choix, Roger Federer en personne. Qui de mieux que le recordman de victoires en tournois du Grand Chelem pour contrecarrer les plans du Serbe ?

C\'est leur rendez-vous - TENNIS - Roland Garros

Rongé par le stress depuis quelques semaines, l'Espagnol ne l'était pas moins ce vendredi, après avoir remporté une victoire importante sur Andy Murray en demi-finales. Une victoire en trois sets face à un Ecossais qui n'aura pas démérité face au quintuple vainqueur de l'épreuve, mais une victoire qui ne pouvait pas se déguster à sa juste saveur sans l'autre résultat de l'affiche du jour entre Federer et Djokovic. Annoncé en salle de presse à 18h45, le Majorquin a même repoussé son passage devant les médias pour suivre encore peu cette rencontre qui l'importait quasiment autant que son propre match. Nadal ne voulait pas rater la fin du premier set, lorsque le Suisse et le Serbe se disputaient le premier jeu décisif de cette joute qui restera - beaucoup s'accordent à le dire dès à présent - comme une partie d'anthologie, à mettre au même rang que la finale de Wimbledon 2008 entre Federer et Nadal, remportée 9-7 dans la cinquième manche par l'Espagnol à la nuit tombée.

Djokovic : "C'est peut-être son meilleur match de l'année"

Si l'obscurité à Londres avait ennuyé Federer en 2008, elle ne l'a pas empêché pas d'asseoir sa domination sur un Djokovic aussi fataliste que déçu d'avoir rompu sa série d'invincibilté au terme d'un match perdu après quatre sets très intenses et de très haut niveau. "Roger a joué un match incroyable. Il mérite d'être récompensé pour cela. Tout le mérite lui revient. C'est peut-être son meilleur match de l'année. Il a attaqué quand il fallait, il a servi très bien au meilleur moment. Même si cela s'est joué sur quelques points, quelques détails, je n'ai rien à regretter. Je suis très déçu d'avoir perdu aujourd'hui, mais je sais que cela ne sert à rien de pleurer. Je ne peux pas dire que je me sens bien maintenant que la pression autour de moi est retombée. Cette défaite, c'est le tennis, je l'accepte. Je préfère regarder plus loin."

C\'est leur rendez-vous - TENNIS - Roland Garros

Plus loin, ce sera donc Wimbledon, le prochain tournoi du Serbe qui a déjà annoncé son retrait du tournoi du Queen's, afin de récupérer émotionnellement, plus que physiquement, lui qui n'a joué finalement qu'un seul match cette semaine. Au-délà du rang de N.1 mondial non accessible pour le moment, ne pas jouer la finale de Roland-Garros restera comme la grande frustration de Djokovic, alors que le Serbe avait tout en main pour y arriver : un jeu bien en place, une réussite incroyable et surtout un mental à tout épreuve. C'est pourtant sur ce point précis que le Suisse a réussi à dominer son adversaire en demi-finales. La déception est aussi palpable sur le visage du Serbe qu'une place au sommet du classement ATP, certes hypothétique, mais encore accessible en cas de défaite de Nadal face à Federer dimanche.

Nadal : "Cette finale efface mes craintes de voir mon classement dégringoler"

"Cette finale, c'est un rêve qui se réalise pour moi, estimait encore le quintuple vainqueur de l'épreuve entre deux checks du score de l'autre demi-finale qui se jouait au même moment. Je suis content d'y être. Content d'avoir résolu les problèmes que j'ai eus. Il fallait que j'oublie cette anxiété, ces craintes de ne pas y arriver. Maintenant, j'ai confiance. Pendant les premiers tours, c'était difficile à gérer, car je me disais qu'il ne fallait pas que je perde pour ne pas faire souffrir mon classement. J'ai défendu mes points, je n'ai plus cette crainte de voir mon classement dégringoler. J'ai envie de retenir que c'est une bonne année pour moi grâce à ça."

"Cela fait neuf ans que je suis sur le circuit maintenant. Beaucoup de choses se sont passées, mais je retiens que ce n'est pas toujours le N.1 qui doit remporter un tournoi. Je ne me suis jamais dit que j'allais être plus tranquille en en gagnant un. C'est un mensonge. Ceux qui gagnent continuent d'avoir de la pression. Plus ils en ont, plus ils essaient de gagner. Arriver en finale de Roland-Garros, c'est toujours une envie renouvelée et un moment extraordinaire." C'est peut-être cela qu'ont en commun Federer et Nadal, cela qui les rend si inséparables à Paris, eux qui disputeront leur quatrième finale l'un face à l'autre en six éditions. Au détriment et au grand désespoir de Novak Djokovic.

Eurosport - Sébastien PETIT (à Roland-Garros)

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