17 juin, 2011

Point de presse du gouvernement : Vers des réformes politiques par voie consensuelle

FOCUS SUR L'ACTUALITÉ

(sidvaayaa)


Au cours du point de presse hebdomadaire du gouvernement, hier jeudi 16 juin 2011, le ministre d’Etat, chargé des Relations avec le Parlement et des Réformes politiques, Bongnessan Arsène Yé a fait l’état des actions entreprises pour rendre effective le Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP). En outre, le ministre de la Communication, Alain Edouard Traoré a donné des précisions sur la célébration de la fête de l’Indépendance cette année à Koudougou.

La classe politique et la société civile sont unanimes qu’il faut des réformes politiques au Burkina Faso, mais n’ont pas la même vision sur la démarche pour y parvenir. C’est la délicate équation que doit résoudre le ministre d’Etat, ministre chargé des Relations avec le Parlement et des Réformes politiques (CCRP). Lors du point de presse du 16 avril, il a souligné que c’est le président du Faso, Blaise Compaoré qui a dans un appel lancé le 11 2009, souhaité une réflexion sur des réformes politiques. Dans le programme quinquennal sur la base duquel il a été élu en 2010, Blaise Compaoré a jugé important de créer "une structure au niveau du gouvernement pour piloter les réformes politiques et montrer l’importance qu’il accorde à ces réformes au niveau national".

Que répond le ministre Yé à ceux qui contestent le CCRP ? Ont voulu savoir les journalistes. "Il y en a qui ont donné leur point de vue sur la structure. D’autres ont même pensé qu’on aurait pu mettre en place une commission. Mais dans la mesure où c’est le président Blaise Compaoré qui a été élu et qui a estimé qu’il fallait créer un ministère pour gérer ces réformes politiques, je pense que de tels avis relèvent du débat politique et ce sont des détails", a répondu Bongnessan Arsène Yé. Pour lui, ce qui importe, c’est le contenu à apporter à ces réformes. "Ce n’est pas le contenu qui divise les acteurs de la vie nationale, c’est surtout la démarche à suivre pour aboutir à ces réformes", a-t-il ajouté.

Le ministre chargé des Réformes politiques estime que le CCRP va fonctionner parce que les acteurs de tous bords sont représentés. En effet, le conseil est composé de 66 membres. Au niveau des composantes, il est à noter que la représentation des partis politiques se font à égalité de 15 membres entre partis politiques de la majorité et ceux de l’opposition.

Mort programmé de la IV république ?

Les journalistes ont également relayé les préoccupations de certains acteurs pour qui, le rapport du collège des sages et du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) ne doivent pas être relégués aux calendes grecques. Le ministre Yé a rassuré de la prise en compte de ces documents dans le cadre des travaux du CCRP. Il a aussi dévoilé la démarche adoptée pour aboutir à des réformes consensuelles. Le gouvernement a changé de fusil d’épaule car au début, il était indiqué que les conclusions du CCRP qui auraient fait consensus allaient être soumis à l’Assemblée nationale pour adoption. Cette vision a évolué au regard du dernier compte rendu du conseil des ministres. "Le document que nous allons avoir à l’issue des 21 jours de travaux du CCRP sera soumis à l’ensemble des 13 régions qui auront la possibilité de faire des propositions d’amendements", a indiqué Bongnessan Arsène Yé.

Le document de base du CCRP et les propositions d’amendements seront ensuite soumis à des assises nationales. Aussi, a fait observer le ministre : "Ce sont les assises nationales qui vont adopter le document définitif sur les réformes. Comme vous le constater, cette démarche est un peu loin du 1er schéma que nous avions et qui avait suscité beaucoup de débats". Va-t-on aboutir à la mort de la IV République ? a demandé un journaliste. Le ministre a relevé qu’il n’est qu’un simple modérateur de débats au CCRP, "S’il y a des propositions pour un changement de constitution, elles seront soumises aux assises nationales qui apprécieront".

Par ailleurs, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré a donné des précisions sur la décision du conseil des ministres, de surseoir à la célébration festive du 11-Décembre 2011 au regard des contraintes actuelles.

La dissolution avant terme de la CENI

Il a cependant noté qu’un certain nombre d’infrastructures prévues dans ce cadre sera réalisé à Koudougou chef-lieu de la région hôte. Les journalistes ont voulu savoir si on allait vers la fin des célébrations en grande pompe de la fête de l’Indépendance. "La décision du conseil des ministres est relative à cette année et est liée à la conjoncture nationale. Cette décision ne saurait augurer des années à venir", a expliqué Alain Edouard Traoré. Il est également revenu sur la décision du conseil, d’adopter un avant-projet de loi portant autorisation de renouvellement avant terme des membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

"Avec la démission des membres de l’opposition de la CENI, l’esprit de la composition tripartite n’était plus préservé", a dit le ministre Traoré. Pour le gouvernement, la CENI actuelle, a par ce fait, perdu sa légitimité et il faut à travers une nouvelle loi, permettre la constitution d’une nouvelle CENI pour préparer les élections à venir, notamment les législatives et municipales de 2012. Le ministre porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré a en outre, fait remarquer la décision du conseil des ministres d’abroger le décret instaurant une nouvelle tarification dans les services hospitaliers et de santé. "Le conseil a décidé à la demande des syndicats d’abroger le décret et de laisser les tarifications telles qu’elles étaient", a souligné Alain Edouard Traoré.

Bachirou NANA

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