14 juin, 2011

Pas d'alternative aux négociations israélo-palestiniennes, selon l'Allemagne

RAMALLAH (Territoires palestiniens) - Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a réaffirmé mardi à Ramallah que son pays soutenait des négociations plutôt que des actions unilatérales pour parvenir à la création d'un Etat palestinien.

Le gouvernement allemand pense que des actions unilatérales seraient très contre-productives, les négociations devraient être la voie, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre palestinien Salam Fayyad, en allusion à la volonté des Palestiniens de demander l'adhésion d'un Etat palestinien à l'ONU, faute de perspective de pourparlers avec Israël.

L'Allemagne soutient une solution à deux Etats. Nous soutenons le peuple palestinien dans son aspiration à un Etat indépendant, a-t-il néanmoins rappelé.

Le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas a annoncé son intention de demander l'adhésion d'un Etat palestinien à l'ONU lors de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre, faute de reprise des négociations, bloquées depuis huit mois.

Il appartient aux Palestiniens de décider qui les dirige, mais nous avons toujours eu un partenaire fiable en la personne de Salam Fayyad, a ajouté le chef de la diplomatie allemande, au sujet du chef du gouvernement transitoire d'indépendants prévu par l'accord de réconciliation conclu le 27 avril entre le Fatah de Mahmoud Abbas et le Hamas, qui contrôle Gaza.

Il est clair qu'il n'y aura pas de développement sans solution politique, a pour sa part déclaré lors d'une conférence de presse à Gaza le ministre allemand du Développement Dirk Niebel.

M. Niebel a insisté sur la nécessité d'un cessez-le-feu définitif et de la levée du blocus israélien sur le territoire palestinien.

Il a salué la réconciliation palestinienne en cours comme un progrès important et qui peut jouer un rôle important sur la voie d'une solution à deux Etats.

Le Fatah et le Hamas ont repris mardi au Caire leurs discussions sur la formation d'un gouvernement d'indépendants, pour lequel le Fatah soutient M. Fayyad, un économiste, favori de la communauté internationale, rejeté par le mouvement islamiste, qui plaide pour un candidat de Gaza.

La chancelière allemande Angela Merkel a déjà mis en garde M. Abbas, en visite à Berlin en mai, contre une démarche à l'ONU hors du cadre des pourparlers de paix.

M. Westerwelle devait ensuite s'entretenir avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son homologue israélien Avigdor Lieberman.

Les ministres allemands doivent lors de leur visite suggérer aux Palestiniens de soumettre au Conseil de sécurité une résolution appelant à la création d'un Etat sur les bases des frontières de 1967, comme l'a énoncé le président américain Barack Obama le 19 mai.

Berlin est toutefois relativement isolé au sein de l'Union européenne (UE) sur le rejet d'une adhésion d'un Etat palestinien à l'ONU. De nombreux pays de l'UE, dont la France, se sont dit prêts à voter pour cette adhésion et à reconnaître l'Etat palestinien si les négociations de paix ne reprennent pas d'ici septembre.


(©AFP /

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