09 juin, 2011

Les conclusions de la vérificatrice générale sur le G8/G20 enfin dévoilées

Tony Clement et Stephen Harper lors d'une annonce préalable au sommet du G8, en juin 2010, à Huntsville.

Photo: La Presse Canadienne /Adrian Wyld

Tony Clement et Stephen Harper lors d'une annonce préalable au sommet du G8, en juin 2010, à Huntsville.

Les conclusions du Bureau du vérificateur général du Canada au sujet des sommets du G8 et du G20 tenus en juin 2010 en Ontario seront déposées ce matin, à 10 h, à la Chambre des communes.

Ces conclusions, comprises dans un rapport qui aborde aussi d'autres sujets, doivent jeter un nouvel éclairage sur les dépenses engagées par le gouvernement conservateur de Stephen Harper.

Un chapitre entier du rapport doit porter sur la gestion du Fonds d'infrastructure du G8, officiellement destiné à améliorer les infrastructures de la région de Parry-Sound Muskoka en vue de la tenue du sommet des huit pays les plus industrialisés de la planète à Huntsville.

Une version préliminaire de ce chapitre publiée par La Presse Canadienne en avril, en plein coeur de la campagne électorale, avait soulevé la controverse.

Cette version, rédigée en janvier, avançait que le gouvernement avait invoqué de mauvais prétextes pour s'assurer que le Parlement approuve la façon dont les 50 millions de dollars du fonds seraient dépensés.

La vérificatrice générale alors en fonction, Sheila Fraser, affirmait que les moyens utilisés pour faire approuver cette somme pourraient avoir été illégaux.

Mme Fraser y soutenait que le ministre fédéral de l'Industrie, Tony Clement, le maire de Huntsville et le directeur général du centre de villégiature Deerhurst Resort , où a eu lieu le sommet du G8, ont choisi 32 projets d'infrastructure devant recevoir du financement fédéral, sans tenir compte, pour plusieurs d'entre eux, des besoins liés au sommet du G8 ou des exigences du gouvernement.

Certains de ces projets étaient dans la circonscription de Tony Clement, Parry Sound-Muskoka, ce qui avait alimenté des soupçons selon lesquels les conservateurs auraient utilisé le fonds comme une caisse occulte afin d'assurer sa réélection. M. Clement est aujourd'hui président du Conseil du Trésor.

Il était notamment question :

  • de toilettes publiques de 274 000 $ construites à 20 km du site du sommet;
  • d'un gazebo de 100 000 $ à une heure de route du site du G8;
  • des trottoirs et des aménagements paysagers de 1,1 million à 100 km du site du G8 $ à 100 km du site;
  • d'améliorations aux centres-villes de trois municipalités situées à près de 70 km du site du G8.
Sheila Fraser

Photo: La Presse Canadienne /Adrian Wyld

La vérificatrice générale du Canada, Sheila Fraser, lors d'un point de presse, le 9 décembre 2010

La référence à de mauvais prétextes avait été gommée dans une seconde version préliminaire du rapport du vérificateur général, rédigée en février. Cette version a été coulée à la presse par les conservateurs quelques jours après la publication de la première version.

L'affaire avait soulevé la controverse en pleine campagne électorale. Les partis d'opposition avaient pressé le gouvernement Harper de publier le rapport.

Ce dernier avait refusé en alléguant, à l'instar de Mme Fraser, que le rapport devait être déposé à la Chambre des communes. Mme Fraser avait invité le public à attendre la publication du rapport final avant de se faire une idée.

Le rapport du Bureau du vérificateur général, maintenant dirigé à titre intérimaire par John Wiersema, doit aussi livrer ses conclusions au sujet :

  • du régime de retraite pour les réservistes des Forces armées;
  • de la gestion des problèmes de santé des communautés autochtones et inuites de la part de Santé Canada et du ministère des Affaires indiennes et du Nord
  • de quatre services de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), dont son laboratoire médico-légal et sa banques de données sur l'ADN.

Radio-Canada.ca avecPresse canadienne et CBC

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