09 juin, 2011

Biens mal acquis de dirigeants africains: pas d'élargissement de l'enquête

PARIS (© 2011 AFP) - Le parquet de Paris a refusé d'élargir l'enquête sur le patrimoine en France des présidents du Congo, du Gabon et de Guinée équatoriale et de leurs proches.
Biens mal acquis de dirigeants africains: pas d'élargissement de l'enquête

© AFP Sebastien Bozon. Le président congolais Denis Sassou Nguesso et sa femme Antoinette, le 23 octobre 2010 à Montreux

Les présidents du Congo Denis Sassou Nguesso, de Guinée équatoriale Teodoro Obiang Nguema et le défunt chef d'Etat gabonais Omar Bongo Ondimba et leurs proches ont poursuivi leurs acquisitions en France après la plainte déposée en 2008 par Transparency International France (TI), spécialisée dans la lutte contre la corruption, révèle le quotidien Le Monde.

Les juges en charge de l'enquête sur les "biens mal acquis" ont demandé au parquet de pouvoir examiner l'origine éventuellement frauduleuse de ces acquisitions postérieures au dépôt de la plainte, mais cette extension leur a été refusée, a indiqué à l'AFP Me William Bourdon.

Selon le quotidien, les policiers ont établi qu'en novembre 2009, 26 voitures de luxe et six motos d'occasion, d'une valeur d'environ 12 millions de dollars, ont été acheminées depuis les Etats-Unis par le fils de Teodoro Obiang Nguema vers l'aéroport de Vatry (près de Paris), pour être réexportées vers la Guinée équatoriale.

Ali Bongo, fils d'Omar Bongo, qui lui a succédé à la tête du Gabon, a de son côté acquis en 2009 une voiture Bentley en France facturée plus de 200.000 euros tandis que l'épouse de Denis Sassou Nguesso a acheté une Mercedes Classe E immatriculée CD (corps diplomatique), poursuit le journal.

"C'est une décision ahurissante, contraire à l'efficacité de l'enquête et en ligne avec la logique d'obstruction du parquet depuis 2007", a poursuivi Me Bourdon.

Transparency avait déposé une première plainte en 2007 et une seconde en décembre 2008, également classée. Les plaignants ont finalement obtenu l'ouverture d'une instruction en décembre 2010.

En France, les poursuites judiciaires doivent être déclenchées par le parquet, lequel est hiérarchiquement dépendant du ministère de la Justice.

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