07 juin, 2011

Côte d'Ivoire: toujours des exactions, la justice doit être équitable (FIDH)

ABIDJAN (© 2011 AFP) - Les "exactions" se poursuivent en Côte d'Ivoire, a souligné mardi la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), demandant que la justice n'"exonère" personne après une sanglante crise post-électorale.
Côte d'Ivoire: toujours des exactions, la justice doit être équitable (FIDH)

© AFP Sia Kambou. La présidente de la FIDH, Souhayir Belhassen, donne une conférence de presse le 7 janvier 2011 à Abidjan

"Il y a encore aujourd'hui en Côte d'Ivoire des exactions qui se commettent", a déclaré la présidente de la FIDH, Souhayir Belhassen, lors d'une conférence de presse à Abidjan, après un séjour au cours duquel elle a notamment rencontré le nouveau président Alassane Ouattara.

"Il reste des Ivoiriens qui ont peur. Même quand ils ont subi des exactions ils ont peur de se rendre dans les commissariats, qui souvent n'existent pas, ont été brûlés, détruits", a-t-elle poursuivi, tout en reconnaissant que les autorités cherchent "des solutions pour sortir de ce cycle infernal".

Selon Mme Belhassen, il faut "engager des actions judiciaires contre tous les auteurs et responsables des graves violations des droits de l'Homme", dans le camp du président déchu Laurent Gbagbo et dans le camp Ouattara.

"Il ne faudrait pas une justice sélective, une justice des vainqueurs" qui "exonère" certains, a insisté le président d'honneur de la FIDH, Me Sidiki Kaba, accompagné de responsables d'organisations ivoiriennes de défense des droits de l'Homme.

"Ce serait une source de violences futures", a-t-il averti.

Selon le nouveau pouvoir, près de 3.000 personnes ont été tuées durant la crise née du scrutin de novembre 2010 et les dix jours de guerre à Abidjan entre forces pro-Gbagbo et combattants pro-Ouattara qui, appuyés par la France et l'ONU, ont arrêté l'ex-président le 11 avril.

La présidente de la FIDH a par ailleurs regretté le "flou" juridique concernant le sort des responsables du régime déchu actuellement en résidence surveillée.

Il faut "qu'ils soient formellement inculpés ou libérés", a-t-elle jugé.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire