18 mai, 2011

Sécurité routière: la colère des députés UMP

Sécurité routière: la colère des députés UMP

Les panneaux signalant la présence des radars automatiques ont déjà commencé à être enlevés à Paris.

AFP

Une centaine de députés de la majorité dénoncent des mesures décidées sans aucune concertation. Et surtout qui froissent leurs électeurs.

Comment des députés UMP ont pu en arriver à qualifier le Premier ministre de "nul"? Pourquoi la majorité parlementaire en est venue mardi à menacer de voter contre un texte du gouvernement?

La scène se déroule mardi matin, salle Colbert, à l'Assemblée nationale. Comme toutes les semaines, le groupe UMP se retrouve, en présence des membres du gouvernement, pour évoquer les futurs textes parlementaires.

Et cette fois-ci, on parle sécurité routière. François Fillon annonce un durcissement des règles: suppression des panneaux prévenant la présence des radars, interdiction de commercialiser et d'utiliser un détecteur de radar, port du gilet jaune pour les conducteurs de deux roues...

L'ambiance devient électrique. Le Premier ministre se fait chahuter, un député claque la porte menaçant de quitter le groupe. "Il n'est pas question de revenir sur ces mesures", lance François Fillon dans le brouhaha.

Ce mercredi, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, répète le message: on maintient le cap. Le sujet est trop important. Il est l'un des combats de la droite depuis 2002, un des chevaux de bataille du ministère de l'Intérieur, quand Nicolas Sarkozy occupait les lieux.

"Une sortie honnorable"

Au lendemain de la réunion agitée dirigée par François Fillon, Claude Guéant a donc repris le dossier en main et s'est coltiné les députés UMP excédés par ces futures mesures. Son message de fermeté n'a pas calmé les adversaires de la loi: "On aurait pu trouver une sortie honorable, mais ça n'a pas été le cas, rien de constructif n'a été dit", regrette ainsi Yves Albarello, député de Seine-et-Marne.

Les adversaires de la loi reprochent au gouvernement un manque de concertation et dénonce, comme Jacques Myard, député des Yvelines, un "manque d'écoute et de réflexion". Un sentiment partagé par Yves Albarello. "Les députés n'ont pas été concertés, il n'y a pas eu de réflexion, c'est une décision arbitraire" lance Yves Albarello pour qui il faut renforcer "la prévention et non la répression".

Surtout, ce qui inquiètent les députés, ce sont les remontées des circonscriptions. Ces mesures ne passent pas auprès de leur électorat. "On est foutus! Vos mesures, c'est une catastrophe électorale. Avec ça, on a perdu les élections", a lâché, au cours de la réunion de groupe, Jean Auclair, député de la Creuse.

"Sauver des vies"

Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale, estime de son côté qu'"il y a peut-être quelques réglages à faire", mais que "le gouvernement doit prendre ces mesures, c'est son devoir". "Je suis favorable à ce qu'on aille toujours plus loin en matière de sécurité routière" a-t-il insisté.

Le villepiniste Jean-Pierre Grand se range également de ce côté. "Je suis favorable à ce qu'on aille toujours plus loin en matière de sécurité routière. Il s'agit avant tout de sauver des vies", explique-t-il. Mais cette position reste minoritaire au sein du groupe.

Les députés frondeurs ne comptent pas en rester là. Sur l'initiative d'Yves Albarello, ils adresseront ces prochains jours une lettre à Nicolas Sarkozy, expérant que le chef de l'Etat désavoue le Premier ministre. Autant dire que ce n'est qu'un doux rêve

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