20 mai, 2011

Le photographe sud-africain porté disparu en Libye a été tué

JOHANNESBURG - Le photographe de presse sud-africain Anton Hammerl, disparu en Libye, a été tué il y a six semaines par les forces pro-Kadhafi, a annoncé vendredi sa famille.

Anton a été tué par les forces de Kadhafi dans un lieu extrêmement reculé du désert libyen. Selon des témoins oculaires, ses blessures étaient telles qu'il n'aurait pas pu survivre sans recevoir des soins médicaux, a indiqué sa famille dans un communiqué posté sur Facebook.

Nous n'avons pas de mots suffisamment forts pour exprimer l'incroyable traumatisme que traverse la famille Hammerl, ajoute le texte.

Anton Hammerl avait disparu début avril alors qu'il couvrait le conflit en Libye.

Le gouvernement libyen avait déclaré pendant des semaines qu'il était vivant et le ministère autrichien des Affaires étrangères --les parents du photographe étaient autrichiens-- avait assuré lui aussi le 25 avril qu'Hammerl se portait bien après un certain nombre d'échanges avec les autorités libyennes.

On s'attendait à ce que cet homme de 41 ans se trouve parmi les quatre journalistes étrangers relâchés mercredi à Tripoli.

Le porte-parole du gouvernement de Mouammar Kadhafi, Moussa Ibrahim, avait déclaré la veille qu'il ferait partie du groupe. Mais à la place du Sud-Africain, c'est un Britannique qui a été libéré.

Il y a eu une confusion sur l'identité des journalistes, a indiqué mercredi à la presse Moussa Ibrahim, ajoutant que le Sud-Africain n'avait pas été localisé.

A leur libération, les autres journalistes ont déclaré que Hammerl avait été tué au moment où le groupe avait été attaqué par les forces du régime libyen et fait prisonnier le 5 avril.

L'Américain James Foley, de l'agence en ligne GlobalPost, a précisé qu'Anton Hammerl avait été abattu alors que le groupe se trouvait au front du côté des rebelles, à la périphérie de la ville pétrolière de Brega.

Selon lui, Anton Hammerl, la pigiste américaine Clare Morgana Gillis, le photographe espagnol Manu Brabo et lui-même voyageaient avec un groupe de soldats rebelles quand ils sont tombés sur deux camions militaires blindés transportant des troupes pro-Kadhafi.

Tout s'est passé en une fraction de seconde. Nous avons pensé que nous étions pris entre deux feux. Mais, finalement, nous avons réalisé qu'ils tiraient sur nous. Vous pouviez voir et entendre les balles frapper le sol près de nous, a-t-il raconté.

Anton Hammerl, qui était le plus proche du coeur de l'action, a crié au secours, et puis s'est tu, a-t-il ajouté.

Les trois autres journalistes se sont rendus et ont ensuite été détenus dans plusieurs lieux à Tripoli.

James Foley a précisé qu'ils craignaient de se mettre en danger s'ils essayaient de rendre publique la mort d'Anton Hammerl lorsqu'ils étaient en captivité. Mais ils ont contacté sa femme, Penny Sukhraj, immédiatement après avoir franchi la frontière tunisienne, une fois libérés.

Le gouvernement sud-africain a dit vendredi qu'il ne savait pas que le photographe avait été tué et qu'il avait continué de travailler à sa libération.

Le dirigeant libyen Mouammar Khadafi lui-même, son fils et des conseillers nous ont assuré qu'Anton Hammerl était bel et bien vivant, a déclaré la ministre des Affaires étrangères Maite Nkoana-Mashabane.

Nous allons maintenir le contact avec les autorités libyennes afin de retrouver le corps d'Anton et de le ramener pour qu'il ait enterrement décent, a-t-elle ajouté.


(©AFP /

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