24 mai, 2011

La forêt africaine, capital à préserver

L’Afrique est à la croisée des chemins : l’appui de ses partenaires des pays plus développés sera déterminant dans les choix stratégiques qui seront faits. Regardons cela avec trois exemples.

Les partenaires de l’Afrique peuvent financer un développement effréné des plantations de palmiers à huile dans le bassin du Congo et ainsi menacer le second massif forestier mondial. Ils peuvent aussi soutenir les avancées dans la gestion durable des forêts d’Afrique centrale. Ce serait un signal très positif pour les populations qui dépendent de la forêt pour leur vie quotidienne : dans le film Témoins du climat, une femme malgache nous disait : «La forêt recule car les arbres sont coupés pour le charbon de bois et l’agriculture. J’ai beau chercher, je trouve peu de plantes médicinales.»

L’Afrique peut éviter un développement fondé uniquement sur les énergies fossiles. Elle a un potentiel unique d’énergies renouvelables en exploitant le solaire, ses ressources hydrauliques, la chaleur de ses sous-sols volcaniques et le souffle des alizés qui caressent ses côtes. Ses partenaires ont une responsabilité : il est plus simple de financer une centrale au fuel que de soutenir, par exemple, le programme d’électricité géothermique au Kenya.

Plus de 60% de l’énergie consommée par les Africains est du bois de chauffage. Des solutions existent avec les foyers améliorés qui réduisent de 20% la consommation de bois pour la cuisine. Actuellement, 30 000 foyers améliorés sont vendus chaque mois à 5 dollars dans un programme de l’ONG Geres au Cambodge. L’initiative sur les foyers améliorés, promue par Hillary Clinton, mérite un coup de pouce du G8 afin de donner aux ONG africaines les moyens d’agir.

Infrastructures, éducation, santé : pour un développement équilibré, il manque encore deux ingrédients. D’abord, la gouvernance : un pays s’enrichit quand il s’organise. En second lieu, le capital naturel renouvelable. La seule richesse de la grande majorité des Africains, ruraux et urbains, c’est leur capital naturel renouvelable, l’eau, les forêts, les ressources énergétiques et les sols agricoles. La prochaine réunion du G8 peut décider de soutenir les initiatives africaines qui préservent le capital naturel renouvelable, une vraie richesse qui est aussi la beauté de ce continent.

> Abonnez-vous à Libération en numérique pour feuilleter ou télécharger Libé sur web, iPhone et iPad - 12€ par mois

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire