21 mai, 2011

Côte d'Ivoire: Yamoussoukro prête pour l’investiture d’Alassane Ouattara

Les rues de Yamoussoukro se préparaient à l'événement vendredi 20 mai.
Les rues de Yamoussoukro se préparaient à l'événement vendredi 20 mai.
AFP PHOTO / SIA KAMBOU
Par RFI

Choisie à dessein par Alassane Ouattara pour être le théâtre de son investiture à la présidence de la Côte d’Ivoire samedi 21 mai, Yamoussoukro mettait vendredi la dernière touche aux préparatifs. De nombreux dirigeants africains ainsi que le président français Nicolas Sarkozy sont attendus à la cérémonie.

De notre envoyé spécial à Yamoussoukro, Jean-Karim Fall

Yamoussoukro se prépare dans une certaine fébrilité. Des milliers d’invités sont attendus. Yamoussoukro c’est l’endroit où, demain samedi 21 mai, il faudra être vu. Les convois officiels arrivent toute sirènes hurlantes et à tombeau ouvert en provenance d’Abidjan. Les rares hôtels de la ville sont pris d’assaut et dans certains cas, purement et simplement réquisitionnés !

A quelques heures de la cérémonie d’investiture, des ouvriers étaient encore au travail sur les immenses avenues pour boucher les nids de poules et réparer l’éclairage public. On nettoie, on repeint les bordures des trottoirs alors que la ville est déjà sous haute protection. Des casques bleus des Nations unies, appuyés par des blindés, ont été déployés aux endroits stratégiques.

En terrain houphouëtiste

Un hélicoptère des Nations unies survole la ville à basse altitude. Des centaines de soldats des FRCI, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire, ont pris position le long des avenues. La cérémonie d’investiture se déroulera à la fondation Félix Houphouët-Boigny, à proximité de l’imposante basilique de Yamoussoukro. Plusieurs dizaines de tentes ont été installées autour de ce bâtiment de marbre pour accueillir les invités.

Ceux qui n’auront pas le précieux sésame pour pénétrer dans la salle aux fauteuils rouges seront donc condamnés à suivre la cérémonie sur des écrans géants. Le choix de Yamoussoukro pour cette cérémonie n’est pas un hasard. La capitale politique de la Côte d’Ivoire est située au centre du pays, au cœur du pays Baoulé, fief de l’ancien président Houphouët-Boigny, bastion de l’ex-parti unique, le PDCI.

Si Alassane Ouattara a été élu, c’est en grande partie parce que les électeurs du PDCI ont respecté les consignes de vote du RHDP, le rassemblement des houphouëtistes. L’investiture se déroulera donc dans une région où l’on ne conteste pas le président Ouattara, bien au contraire. Entre quinze et vingt chefs d’Etat africains sont attendus. Les alliés du président Ouattara, ceux de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, la CEDEAO, au premier rang desquels le Nigérian Goodluck Jonathan, le Burkinabè Blaise Compaoré, le Sénégalais Abdoulaye Wade, le Malien Amadou Toumani Touré. Le Sud-Africain Jacob Zuma devrait être absent.

Nicolas Sarkozy, seul Occidental

Selon le protocole ivoirien, l’Afrique du Sud, qui a soutenu l’ex-président Gbagbo, devrait être représenté par son vice-président. Le voisin Ghanéen, John Atta Mills, qui accueille sur son territoire des dizaines de dignitaires de l’ancien régime FPI, n’est – semble-t-il – pas attendu. Visiblement la crise postélectorale a laissé des traces qui auront sans doute des conséquences diplomatiques.

Le président Nicolas Sarkozy sera le seul chef d’Etat occidental présent lors de cette investiture. Il effectuera une visite éclair de sept heures en terre ivoirienne, à Yamoussoukro bien entendu, mais aussi à Abidjan où il recevra la communauté française de Côte d’Ivoire.

« C’est une visite symbolique », explique-t-on de source française, « pour saluer le retour de la démocratie en Côte d’Ivoire ». Les diplomates français soulignent également que la présence de Nicolas Sarkozy en Côte d’Ivoire permettra « d’ouvrir une nouvelle page dans la relation franco-ivoirienne affectée par dix ans de crise ».

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