26 mai, 2011

Candidate au FMI, Christine Lagarde gonfle un peu son CV

.lexpress.frChristine Lagarde a annoncé ce mercredi à Bercy sa candidature à la direction du FMI.

Christine Lagarde, à Bercy, le 25 mai, entourée par les journalistes alors qu'elle vient d'annoncer sa candidature à la direction du FMI (Reuters/Jacky Naegelen)

Christine Lagarde est entrée en campagne pour la direction générale du FMI. Officiellement candidate depuis hier pour ce job très prestigieux et très rémunérateur, donnée favorite même si les pays émergents tentent de s’organiser, la ministre de l’Economie et des Finances a envoyé aux administrateur du Fonds une lettre de motivation, disponible ici, qui comprend à la toute fin une sorte de CV rédigé. Un passage obligé quand on postule pour un nouveau job. Comme beaucoup de candidats, d’ailleurs, Christine Lagarde a un peu gonflé son CV. Rien de bien méchant, mais voici un petit relevé des inexactitudes.

Christine Lagarde n’a pas vraiment « conduit » le plan de lutte contre la crise. Certes, elle a joué un rôle non négligeable, notamment lors du sauvetage de Dexia, mais comme je le montre dans mon livre Bercy, au cœur du pouvoir, le plan de soutien aux banques a été piloté par les technos de Bercy, Matignon et l’Elysée, c’est à dire Stéphane Richard, Antoine Gosset-Grainville et François Pérol. Et c’est à la direction du Trésor que les détails ont été élaborés. Christine Lagarde n’a pas été moteur sur ce projet.

Christine Lagarde essaie habilement de suggérer qu’elle a eu un rôle dans la réforme des retraites. Franchement exagéré… Ce n’est pas à Bercy que cette réforme a été pilotée, mais à l’Elysée, via Raymond Soubie, et au ministère du Travail, via Eric Woerth avant que l’affaire Bettencourt n’engloutisse ce dernier. Quant à « l’assainissement des finances publiques », ce n’était pas non plus de son ressort, même si c’est Christine Lagarde qui allait défendre à Bruxelles la stratégie de réduction de la dette et du déficit. Mais elle n’était que la VRP de la rigueur au-delà des frontières. Le vrai architecte de « l’assainissement des finances publiques », c’est le ministre du Budget, en la personne d’Eric Woerth d’abord, puis de François Baroin.

« Supprimer » les excès du système financier… Le terme est pour le moins inexact. Même si la crise a engendré un surcroît de régulation, il serait un peu aventureux d’affirmer que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Michel Barnier, le commissaire européen chargé des services financiers, a été obligé récemment de taper du poing sur la table parce que ses « appels à la modération » n’avaient pas été entendus. Christine Lagarde s’est récemment enorgueillie de la baisse des bonus distribués par les banques françaises. Mais ces dernières ont tout de même versé quelques deux milliards d’euros de bonus en 2010. Ce n’est pas exactement ce qui s’appelle « supprimer les excès »…

Bref, Christine Lagarde est sans doute une bonne candidate pour succéder à DSK. Mais attention quand même au syndrome Pinocchio, décortiqué ci dessous par Jacques Froissant, spécialiste du recrutement…

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