27 mai, 2011

BURKINA FASO MARCHES PUBLICS : On veut voir plus clair dans ça !

Les marchés publics ! Voilà un domaine où il y a tout, sauf la transparence. Eh oui ! Mes frères et sœurs burkinabè et moi, sommes sans doute d’accord pour croire que c’est un monde qui sent la magouille et les deals à 10 km. Qui veut me contredire ? Personne, à ce que je vois. Bien, on peut continuer. Les marchés publics, c’est donc un univers où ne règne pas la transparence et où les deals, les "yes" et les "ken" se font en douce à grands bruits de feuilles et de gombos bien gluants. Et ce récent événement (assez rare pour être souligné) au ministère de l’Agriculture où l’attribution de 113 lots de marchés a été déclarée infructueuse avec à la clé des poursuites judiciaires parce que "le dépouillement des offres a révélé des fraudes, des falsifications, du faux et usage de faux", apporte de l’eau au moulin de ce que je raconte.

Le gouvernement Tiao vient donc de secouer une mare où de mauvaises grenouilles croassaient jusqu’alors avec insouciance. J’espère seulement que ce n’est pas pour faire taire ces dernières, l’espace d’un petit moment, quitte à ce qu’elles reprennent de plus belle et le plus tranquillement du monde leur tintamarre virulent. Quoi qu’il en soit, cette sortie montre bel et bien que la chienlit règne dans ce secteur de notre administration. Un petit exemple. De nombreux chefs d’entreprises ont poussé des cris de rage et d’impuissance après plusieurs postulations à des appels d’offres, restées infructueuses, tout simplement parce qu’avant même qu’on ne lance les appels à candidatures, des filous dans la chaîne d’attribution s’étaient débrouillés pour désigner à l’avance les attributaires. Quand même, ce n’est pas sérieux !

C’est comme un roi qui fait battre un tambour pour annoncer que sa fille est donnée en mariage au vainqueur d’une compétition, alors que ledit vainqueur est déjà tout trouvé et le mariage célébré ! Inutiles et perdues donc les dépenses en frais de dossier et frais non remboursables versés par les autres concurrents, qui auront ainsi usé leurs sandales pour rien. C’est à en avoir une rage de dent. Tout cela parce que certains ont des "bras longs", ces cousins, amis, potes ou "potesses", frères, sœurs, tantes, grands-parents, bref ces relations dans les rouages ou au sommet de l’administration ou du pouvoir qui leur permettent de remporter le jackpot sans compétition. Vraiment déloyal !

Et regrettable surtout car il se trouve qu’il y aura des entreprises qui auront rarement ou jamais de marché (alors qu’il faut payer impôts et employés), pendant que les mêmes sociétés seront toujours ou presque assurées qu’elles dégoteront les gros marchés. Si seulement, il n’y avait que cela ; car il y a une autre conséquence très fâcheuse pour nous les citoyens : la qualité du service. Normal. Si monsieur ou madame le P-DG doit "travailler" 10, 15 voire 20% du montant du marché en dépenses pour ses généreux "bras longs", que restera-t-il pour mener à bien le boulot ? Et que dire si l’entreprise X n’a pas toutes les compétences nécessaires pour exécuter le travail qu’on lui a donné ?

Il ne faut pas demander à un âne de grimper avec élégance un baobab car c’est le travail du singe ! J’espère que c’est ce que Luc Adolphe Tiao a compris. J’espère également qu’il a entendu les Hommes du milieu des affaires qui lui ont demandé d’assainir le coin, qui apparaît être l’un des nids douillets de la corruption. On attend donc qu’il nous aide à voir plus clair dans ça ! Ou bien, mes chers compatriotes ?

Le Fou

Le Pays

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