14 mai, 2011

Blanc a songé à démissionner

Laurent Blanc Laurent Blanc a avoué avoir songé à la démission (Panoramic)

Laurent Blanc a indiqué ce vendredi sur le plateau du journal de 20h de TF1 qu’il avait songé à démissionner pendant l’affaire des quotas. Le sélectionneur national a avoué avoir mal vécu cette période et présenté ses excuses pour ses propos tenus lors de la réunion du 8 novembre.

par Emmanuel Quintin, le 13-05-2011

La tentation de la démission
Pour la première fois depuis un communiqué publié le 30 avril sur le site de la FFF, Laurent Blanc s’est exprimé vendredi soir sur le plateau du 20h de TF1. Le sélectionneur national, pris dans la tempête médiatique lancée par la révélation par Mediapart de l’existence d’un projet de mise en place de quotas discriminatoires à l’entrée des centres de formation fédéraux, a affirmé avoir «très mal vécu cette affaire.» «Même si j’ai reçu énormément de témoignages de soutien, l’épreuve c’est moi qui l’ait vécue. On est allé au-delà du sélectionneur, on a touché l’homme», a déclaré Laurent Blanc tout en se déclarant changé par cette affaire. «Le sélectionneur sera toujours le même car je ferai toujours mes choix en sélectionnant les meilleurs. Mais l’homme sera différent car on ne peut pas sortir indemne d’une affaire comme ça.» L’affaire a tellement touché l’ancien coach de Bordeaux qu’il a un temps songé à démissionner de son poste de sélectionneur. «Ça m’a effleuré l’esprit, oui. Car on ne devient pas sélectionneur pour ça, pour être au milieu de cette agitation. Mais démissionner n’aurait pas été la bonne solution et le moral et l’envie de continuer ont finalement repris le dessus.»

Des excuses officielles
Au-delà de son ressenti sur cette affaire, le champion du monde 1998 est revenu sur la fameuse réunion du 8 novembre à la DTN et la non moins fameuse notion de quotas évoquée ce jour-là. «Il y a beaucoup de colère vis-à-vis de moi pour avoir tenu des propos qui, sortis de leur contexte, ont pu créer un amalgame blessant pour des gens que je connais bien et des gens que je ne connais pas du tout. Je m’excuse auprès d’eux», a-t-il indiqué. Désormais, le sélectionneur national veut se tourner vers l’avenir et poursuivre la reconstruction de l’équipe de France, entamée avec succès l’été dernier. «J’ai été engagé pour qualifier l’équipe de France à l’Euro 2012. Il faut aller jusqu’au bout de ce défi.»

Pas de rancoeur vis à vis des anciens de 98
Un peu plus tôt dans la journée, Laurent Blanc s'était également confié à L'Equipe et au Parisien. Deux entretiens à paraître samedi dans lesquels le sélectionneur national revient sur les critiques formulées à son encontre par d'autres champions du monde 1998, au premier rang desquels Lilian Thuram, qui n'avait pas été tendre avec son ancien partenaire de la défense en Bleu. «Lilian, je le connais bien. On s'est expliqué de vive voix. Je lui ai dit que je comprenais que les propos que j'avais tenus pouvaient le blesser. C'est un garçon très sensible. A la fin de la conversation, il a compris tout le respect que j'ai pour lui. En ce qui me concerne, je ne change pas d'avis sur lui. J'espère que de son côté, c'est la même chose», a expliqué Laurent Blanc dans Le Parisien avant d'élargir son propos, dans L'Equipe, à tous les anciens de 1998.

Pour l'ancien libéro, cette affaire des quotas et les critiques des uns et des autres «laissera des traces. Mais il ne faut surtout pas que les prises de position des uns et des autres effacent tout ce qu'on a vécu. On serait des imbéciles, cela signifierait que tout était superficiel. Ce n'est pas le cas. Ce qu'on a vécu est ancré en nous, ce n'est pas du jetable, de l'effaçable. C'est pour ça que j'ai téléphoné à Pat' (Vieira) et à Lilian (Thuram), pour éclaircir les choses. A la fin de l'entretien, j'ai rappelé le respect que l'on a les uns pour les autres. C'est toujours le cas. Ce n'est pas du pipeau ou un effet de communication. Je me mets aussi à leur place : mes propos ont été maladroits et blessants.»

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire