24 mai, 2011

Allemagne: PIB détaillé et Ifo peignent un tableau flatteur

Berlin (awp/afp) - La croissance allemande doit de plus en plus à l'investissement et à la demande intérieure, selon des chiffres publiés mardi qui, conjugués à un indice Ifo meilleur qu'attendu, peignent un tableau flatteur de la première économie européenne.

L'Office fédéral des statistiques a confirmé et détaillé la croissance du Produit intérieur brut (PIB) de 1,5% du premier trimestre: le commerce extérieur, traditionnel pilier de la croissance allemande, a représenté 0,5 point de croissance, et la consommation intérieure --investissements des entreprises et consommation des ménages-- le double, soit un point.

Les investissements dans le BTP (+6,2%) et d'équipements (+4,2%) en particulier ont affiché une très forte croissance par rapport au quatrième trimestre 2010, où l'hiver précoce et rigoureux avait pénalisé l'activité économique. La consommation des ménages a fait un peu mieux qu'au trimestre précédent (+0,4%).

"L'Allemagne n'est plus sous perfusion de l'économie mondiale", commente Andreas Rees, économiste d'Unicredit, en allusion à la moindre dépendance de l'économie allemande à l'export.

Et au vu des chiffres publiés mardi, il considère comme "acquis que la création de nouveaux emplois va continuer cette année, les entreprises ayant augmenté leurs capacités". La vigueur du marché du travail est un ingrédient essentiel de la reprise allemande.

"Nos entreprises investissement massivement et créent des emplois", constate le ministre de l'Economie Philipp Rösler, et par ricochet, "la demande intérieure stimule la conjoncture".

L'appréciation des chefs d'entreprise allemands sur l'économie du pays est d'ailleurs très bonne, et même meilleure qu'anticipé. Le baromètre Ifo du climat des affaires de mai est resté stable par rapport à avril selon un chiffre publié lui aussi mardi, là où les analystes attendaient un troisième recul consécutif.

Le sentiment des entrepreneurs sur la conjoncture actuelle s'est amélioré par rapport au mois dernier, passant de 121,0 à 121,4 points. Et leurs attentes pour les six prochains mois ont certes légèrement reculé, de 107,7 points en avril à 107,4 points en mai, mais "restent positives", explique l'Ifo dans un communiqué.

Cela reflète la certitude, partagée par entreprises et économistes, que "le rythme de croissance du premier trimestre ne peut pas être maintenu", comme l'écrit Dirk Schumacher, de Goldman Sachs. Mais il prévoit pour les mois à venir "une modération, pas un véritable ralentissement".

"Toute baisse des indices de confiance dans les mois à venir doit être considérée avec tranquillité", assure Carsten Brzeski, économiste d'ING. "Cela ne sera pas la fin de la reprise mais seulement une transition vers la normalité", alors que l'économie allemande a retrouvé son niveau d'avant-crise, explique-t-il.

Beaucoup d'économistes ont revu en hausse ces dernières semaines leurs prévisions pour l'économie allemande et ils sont dorénavant nombreux à tabler sur une croissance de 3% ou plus pour 2011. La prévision officielle du gouvernement est de 2,6%.

tt



(AWP /

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