22 avril, 2011

Politique française en Afrique : Une relation sur le revers de la médaille a

Lorsque des africains débarquent en Europe, pleins d’idées, pleins d’espoirs, il s’agit d’immigration, définie par certains comme un envahissement, la source de tous les maux dont souffre aujourd’hui l’Europe en général et la France en particulier. En revanche, lorsque les européens arrivent en Afrique, la valise pleine de contrats douteux, de faux documents, avec les pires desseins qui soient (pillage de nos ressources naturelles et humaines), il s’agit d’investissement.

RELATIONS FRANCE-AFRIQUE
Dans les deux cas de figures, la définition est donnée par ceux là même qui croient être investis d’un pouvoir et surnaturel, leur octroyant le droit de faire venir leur ressortissants en Afrique, occuper les espaces et piller les ressources à la volonté mais, par hypocrisie, menotter, emprisonner et refouler les ressortissants africains pour cause d’immigration illicite. Le contraste est accentué par un constat pour le plus moins étonnant : plus l’Europe devient inaccessible, plus les jeunes africains sont tentés, par cette aventure. Le continent n’offre ni de garantie, ni de perspective. Tout simplement parce que les vautours blancs orchestre de jours en jours des scènes de pillages autour des ressources du continent. Quelle est la bonne proportionnalité de cette relation entre la France et nos pays Africains. Concrètement et visiblement, qu’apporte la France à l’Afrique ? Toutes ces situations ont déjà été analysé, débattu, discuté à fonds aussi bien en catimini que dans les grandes conférences sans jamais réussir à amorcer la moindre solution pouvant permettre à notre continent de se dégager de ces nouvelles formes de colonisation qui ne dit pas son nom, mais qui s’opère sous la protection et l’assistance de certains chefs d’Etat Africains.

EVENEMENTS ANTERIEURS
Ils sont de trois ordres : le poids néfaste de la colonisation et l’échec de la décolonisation, la complicité active des propres dirigeants africains dans cette entreprise néocoloniale et la mauvaise gouvernance. L’on ne saurait trop s’attarder sur le problème de l’indépendance du continent, tant ce débat ouvert et fermé à tour de bras, n’a cessé de heurter les sensibilités. Malgré les tentatives de certains dirigeants de se justifier, les débuts des problèmes de l’Afrique francophone se situent bien avant les indépendances. De véritables divergences d’idéologies entre les leaders africains, soutenues et entretenues à l’étranger, ont vite fait d’avoir raison de l’unicité de destin ou de méthode et à la communauté de vu qui devait servir de base à tous les combats entamés par l’Afrique. Si l’on en croit les témoignages de Pierre Kipré dans « Le Congrès de Bamako », les manipulations politiques sous tendues par des divergences entre le député de la Côte d’Ivoire et celui du Soudan consacrent avant naissance, la fin de cette fameuse « Union Africaine » tant souhaitée et tant réclamée, mais jamais réalisée. En effet, tout laisse à croire que malgré, la bonne volonté de Mouammar Khadafi, cela ne se réalisera jamais compte tenu de la spécificité dont se prévalent encore aujourd’hui certains chefs d’Etat africain. On ne nous expliquera jamais pourquoi la majorité des Etats africains ne peuvent aller à l’union sans ces pays particularités qui, une fois isolées, finiront un jour par regagner la collectivité. Dans tous les cas, le congrès de Bamako, a eu lieu sur des bases non clarifiées. L’opposition entre les deux députés, place Bornis Desbordes à Bamako, en plein cœur du marché édifia l’opinion sur ce qui sera l’Afrique indépendante. Jacques Focart avait déjà œuvré dans ce sens. Deux tendances étaient dégagées : la première, panafricaniste, réellement indépendante et la deuxième, incarnée par ceux qui, pour des raisons d’ordre personnel ont maintenu de façon à peine voilée l’Afrique francophone sous la domination de la France, avec comme prime que leurs intérêts soient saufs.

POLITIQUE FRANCE- AFRIQUE
De Charles Dé Gaulles à Nicolas Sarkozy, aucun chef d’Etat français n’a réellement mis en œuvre une politique de développement pour l’A1frique. Au contraire, selon les témoignages de Pascal Krop, ancien chef de la cellule Africaine de l’Elysée sous le mandat du président François Mitterrand, dans son ouvrage n »Le Génocide Franco- Africain », tout a été mis en œuvre pour maintenir l’Afrique dans ce climat de léthargie politico- économique en la croulant sous le poids des dettes extérieures contractées par l’Afrique et rétrocédées pour la plupart dans le financement de partis politiques en France. Sur chaque 100 francs contractés au nom des africains, seul 3 malheureux francs reviennent réellement au peuple. Tout le reste, dilapidés dans les rétrocessions, les traitements des assistants techniques etc.… Il fut démontré, preuve à l’appui, que seuls des chefs d’Etat appartenant à la deuxième tendance ont réussi à perdurer au pouvoir. Ce fut le salaire à leur dévouement à la cause de la « France Mère ». Aujourd’hui, encore, cette tendance est remarquablement représentée sur le continent. Ces dirigeants son chouchoutés à l’hexagone, parce que défendant remarquablement les intérêts français en Afrique. Les leaders de la première tendance ont tous été écartés avant l’indépendance, soit renversés par des coups d’Etat mis en œuvre par l’Europe et exécutés par des africains eux-mêmes, après un long travail de désinformation et d’intoxication politique à l’endroit des malheureux président renversés et qui ont fini par convaincre le petit peuple de la mauvaise race de leurs dirigeants incompris, affaiblis, trahis, malgré leur conviction et leur sincérité patriotique. Hélas ! Pour le pauvre peuple africain ; les dirigeants de cette nature ont toujours droit à une cité.

DES EXEMPLES TYPIQUES
Nous en voulons pour preuve l’Affaire de l’Arche de Noé. Triste affaire qui nous ramène à la triste réalité. « J’irai chercher les ressortissants français quoi qu’ils aient fait » déclarait Sarkozy. Des enfants africains sont sur le point d’être « exportés » comme de vulgaires animaux sous de fallacieux prétextes d’adoption. Le président- Sarkozy tient un tel discours comme si la vie des ressortissants français valait mieux que celle des enfants africains, et loin de toutes répliques, il est reçu à coup de tam-tam à N’Djamena par le président Deby, déférant et complaisant à souhait. Eh !oui ! Sarkozy est venu les chercher et les ramener dans son avion. Quel scandale !!! Et le comble est que la grâce présidentielle Debyenne a été accordée à ces criminels du 21ème siècle parce que la France a sauvé et maintenu au pouvoir un président à sa solde. « Ces relations d’une autre époque » devaient prendre fin si l’on en croit les différents discours de campagne de Mr Sarkozy. Mais une fois au pouvoir, lui aussi est rattrapé par les vieux démons et d’une façon encore plus scandaleuse qu’au temps de ses Prédécesseurs. Nous avons eu les coups de gueule de Charles de Gaulles ; les flatteries de Valery Giscard d’Estaing (le frère de sang du célébrissime Jean Bedel Bokassa) sur le faux, le dédain de discours sans effet de Jacques Chirac, nous sommes aujourd’hui en face des insultes de Nicolas Sarkozy. Tout laisse à croire que les enfants de l’Arche de Noé étaient destinés pour la plupart à un honteux commerce d’organes. Chaque année, en Europe et surtout en France, la demande d’organe (principalement du cœur) va crescendo. Il est facile d’imaginer le reste. Les responsables d’un tel trafic, identifiés, jugés et condamnés par un tribunal indépendant vont tout simplement être graciés par un président impopulaire aussi bien chez lui que chez les autres peuples du continent. Mais, il n’en a cure pourvu que son fauteuil soit préservé et ce faisant, il est prêt à passer par tous les deals possibles. Entre le peuple Tchadien et les intérêts français au Tchad, pour qui roule Deby ? A t- il vraiment conscience de tous les maux qu’il fait subir à son peuple ? Le président Sarkozy, après moult tergiversions, enjoint aux rebelles de « Foutre la paix » au régime tchadien démocratiquement élu. Cela suppose que lui aussi a oublié ou fait semblant d’ignorer la manière dont Mr Deby a pris le pouvoir au Tchad : par les armes et suite à une rébellion armée ! Il doit s’attendre à laisser le pouvoir de la même manière tant qu’il s’obstinera à modifier la constitution pour toujours se présenter et se faire réélire par des élections étriquées. Wait and See. A quelque longueur du Tchad, un autre chef d’Etat populaire de son pays et l’un es derniers représentants de la lignée des panafricanistes est dépeint comme l’un des plus grands dictateurs de temps modernes : Robert Mugabé qui a commis le crime lèse- majesté de tout simplement réclamer l’application, des Accords de Lancaster House. Ces accords, signés au début des années 80, devaient permettre la réinsertion des paysans noirs. L’inexécution des engagements souscrits par le Royaume Uni provoqua une grogne qui devait finalement et fatalement conduire à l’expropriation des paysans blancs. Qui a rompu les accords et pourquoi ? Qui est responsable du Chaos du Zimbabwe ? Encore une fois, un des dignes fils du continent, à l’image de Patrice Lumumba, Kuamé N’Krumah, Modibo Kéïta, Gamal Abdel Nasser pour ne citer que ceux-ci se trouve confronter aux même problèmes que ses illustres prédécesseurs. Avant lui, d’autres comme Marien Gouabi, Lumumba, Thomas Sankara ont tout simplement été assassinés.

LE DESTIN DE l’AFRIQUE

A croire que notre continent n’a pas le droit d’avoir de leaders capables de trouver par eux même les voies et moyens nécessaires au développement de leur pays et par ricochet du continent tout entier. Encore une fois Robert Mugabé est traîné dans la boue, qualifié de tous les noms (dictateurs, assassin, corrupteur et corrompu…) et livré à lui-même (seul l’Afrique du Sud osa le soutenir ouvertement), comme si les fermiers blancs avaient des droits auxquels les fermiers noirs ne peuvent aspirer. Et les détracteurs du président Mugabé sont aidés aussi bien dans son pays qu’au niveau de certains leaders de la sous région. Le Zimbawé est bloqué, isolé, et mis sous embargo politico- économique dont la principale victime n’est autre que le bas peuple qui n’accède plus à rien, à commencer par les soins de santé primaire et les produits de première nécessité. L’un des pays les plus riches du continent, grenier à grain de la sous région se retrouve aujourd’hui agonissant, luttant contre la famine, la malnutrition, la disette à l’instar de pays comme la RDC, le Libéria, la Sierra Lé et dans une moindre mesure, la côte d’ivoire et pour cause. Et voilà donc comment le continent le plus riche de la terre abrite les peuples les plus miséreux. Que Dieu sauve l’Afrique

Ibrahima Mamadou DEMBELE


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