04 avril, 2011

MUTINERIE A LA PRISON DE BOBO : Un mort et 10 blessés

Les détenus de la Maison d’arrêt et de correction de Bobo (MACB) ont tenté une mutinerie contre les éléments de la Garde de sécurité pénitentiaire (GSP) le 1er avril 2011. Le bilan est lourd : un mort, 10 blessés et de nombreux dégâts.

Un décès, 10 blessés, des portes défoncées, des fenêtres saccagées, une partie du bâtiment incendiée. C’est le bilan fait par les autorités au cours d’un point de presse sur les évènements survenus à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso le 1er avril dernier. Il était six heures du matin ce vendredi 1er avril 2011, lorsque des tirs ont retenti à la MACB. Les commentaires allaient bon train. Pour les uns, ce sont des militaires qui sont en train de libérer les prisonniers. Pour les autres, ce sont des prisonniers armés qui échangent des tirs avec les éléments de la GSP (Garde de sécurité pénitentiaire).

Sur les lieux, on ne voyait que défiler les ambulances des sapeurs-pompiers et des corbillards, tous escortés par la gendarmerie. On a pu compter jusqu’à quatre va-et-vient entre la MACB et le Centre hospitalier universitaire Souro Sanou (CHUSS). Dans la cour de la MACB, des tirs étaient entendus. Quelques temps après, une fumée opaque se dégageait à l’intérieur. Les sapeurs-pompiers sont revenus à toute allure. En moins d’une heure de temps, la fumée a disparu. Au regard de la gravité de la situation qui a terrorisé les populations riveraines de la MACB, le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Pascal T. Benon, a animé un point de presse pour expliquer ce qui s’est passé.

Entouré du maire de la commune de Bobo, Salia Sanou, du substitut général, Didier Hien, et du régisseur de la MACB, Sidi Mohamed Sana, le gouverneur a indiqué qu’il s’agissait d’une mutinerie des détenus : « Aux environs de 6h 15mn, lors de l’ouverture des cellules, un groupe de détenus a forcé la grande porte de la détention et s’est retrouvé face aux éléments de la sécurité qui ont tenté de le désarmer. C’est ainsi que les éléments de la sécurité, pour repousser les détenus à l’intérieur, ont fait usage d’armes à feu." Il a ajouté que les blessés ont effectivement été conduits au Centre hospitalier universitaire Souro Sanou pour recevoir des soins, et que le prisonnier décédé répondait au nom de Yacouba Toé. Selon les animateurs du point de presse, un dialogue a pu être établi entre les détenus, le procureur et le régisseur de la MACB, ce qui a permis de calmer les esprits.

Le dialogue a aussi permis de recenser leur plate-forme revendicative qui se résume en cinq points, à savoir la reprise des activités de justice pour statuer sur leur cas, la délivrance de permis de communiqué à leurs visiteurs, la surpopulation carcérale, la lenteur dans les procédures judiciaires des détenus inculpés et la lourdeur des peines liées à l’application de la loi sur le grand banditisme. Les autorités ont tenu à rassurer que la situation est sous contrôle.

Un GSP trop fébrile

A l’annonce de la mutinerie des détenus de la MACB, la presse s’est rendue sur les lieux. Nous nous sommes présentés aux éléments qui étaient à la porte avec la carte professionnelle à l’appui, afin que soit levé tout doute, pour mener à bien notre travail. Une image prise de loin, qui aurait dû servir au présent article n’a pas pu l’être, car notre appareil de photo a été retiré sans autre forme de procès. Fier d’avoir posé cet acte, le GSP menace alors de confisquer définitivement l’appareil si "on joue au malin". Il faut cependant saluer le gouverneur qui a été prompt pour avoir diligenté la restitution de notre outil de travail, ainsi que le régisseur de la MACB, qui n’a appris la nouvelle que lorsque le gouverneur l’a appelé. S’il est interdit de faire des photos en ce lieu, il y avait lieu de nous prévenir. Et il n’y aurait pas eu cet acte d’un GSP visiblement trop fébrile.

Josias Zounzaola DABIRE

Le Pays

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