14 avril, 2011

Libye : divisions au sein de l'Otan

Alain Juppé a tenté de minimiser les divergences avec l'Allemagne sur la Libye

Alain Juppé a tenté de minimiser les divergences avec l'Allemagne sur la Libye © REUTERS

Paris et Berlin ont minimisé jeudi leurs divergences sur l'intervention de l'Otan en Libye.

Les ministres des Affaires étrangères de l'Otan, divisés sur l'urgence de durcir l'intervention militaire contre le leader libyen Mouammar Kadhafi, se sont retrouvés jeudi à Berlin. A l'issue de la réunion, le consensus n'était toujours pas trouvé, bien que la France et l'Allemagne aient cherché à minimiser leurs divergences.

La France reste convaincue de l'utilité des frappes aérienne et aspire même à ce qu'elles soient intensifiées tandis que l'Allemagne privilégie depuis le début la solution politique. "Il n'y a pas de solution militaire en Libye", a répété une nouvelle fois Guido Westerwelle, ministre allemand des Affaires étrangères.

Juppé minimise les divergences

Pour autant, son homologue français Alain Juppé a tenu à minimiser les divergences franco-allemandes. "Si Guido Westerwelle était en train de nous dire que l'Allemagne souhaitait que Kadhafi reste au pouvoir, nous aurions un vrai problème", a déclaré le ministre devant la presse. "Nous avons, comme il le dit, une divergence sur l'un des moyens d'y parvenir, qui est l'intervention militaire. Cette divergence existe, mais mais ce n'est pas pour cela que la confiance entre l'Allemagne et la France est rompue", a-t-il martelé.

Des désaccords sur les moyens mais pas sur les objectifs. Les deux pays souhaitent renforcer le Conseil national de transition, qui sera soutenu financièrement, et veulent le départ du colonel Kadhafi. Pour l'Allemagne, comme pour la France, un cessez le feu ne suffit pas. Il faut que Kadhafi ordonne un retrait de ses troupes dans les casernes sur les positions qui étaient les leurs avant le début de l'offensive.

L'Espagne ne veut pas accroître sa participation

L'Espagne a également campé sur ses positions. Elle a refusé d'accroître sa participation, en dépit de l'appel de la France et du Royaume Uni. "L'Espagne maintiendra" les mêmes moyens militaires qu'elle a mis à la disposition de l'Otan, à savoir quatre chasseurs-bombardiers F-18 et un avion ravitailleur, plus une frégate, un sous-marin et un avion de surveillance maritime, a-t-elle indiqué à la presse avant de participer à un déjeuner avec ses 27 homologues de l'Alliance atlantique centré sur la crise libyenne.

Pour sa part, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a assuré que les Etats-Unis "soutiendraient fortement" l'opération Protecteur unifié de l'Otan en Libye jusqu'au départ de Kadhafi.

L'ONU demande un "cessez-le-feu immédiat"

De son côté, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé jeudi à une solution "politique" et à un "cessez-le-feu immédiat" en Libye lors d'une réunion internationale à la Ligue arabe au Caire, tandis que la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a réclamé le départ du colonel Kadhafi.

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