10 avril, 2011

Le Premier ministre japonais aux sinistrés: "nous ne vous abandonnerons pas"

AFP

Le Premier ministre japonais Naoto Kan serre la main d'un rescapé lors d'une visite dans le port de Ishinomaki, le 10 avril 2011

Le Premier ministre japonais Naoto Kan a promis dimanche de tout faire pour aider les sinistrés du nord-est qui ont tout perdu dans la catastrophe du 11 mars, en lançant lors d'une visite dans un port dévasté: "nous ne vous abandonnerons pas".

A une centaine de kilomètres au sud, la centrale nucléaire de Fukushima continue de donner des signes d'inquiétude un mois quasiment jour pour jour après qu'une vague de 14 mètres de haut a dévasté ses installations électriques et ses circuits de refroidissement.

Pour sa deuxième visite sur le terrain, M. Kan, toujours bas dans les sondages d'opinion, s'est rendu sur le port d'Ishinomaki gravement endommagé par le séisme de magnitude 9 et surtout le tsunami géant qui a suivi.

"Le gouvernement va tout faire en priorité pour que la pêche côtière puisse reprendre au plus vite", a-t-il lancé en s'adressant aux pêcheurs à l'aide d'un haut-parleur.

Des vagues géantes de plus de dix mètres ont détruit les installations portuaires et les embarcations sur toute la côte Pacifique du Tohoku (nord-est), mettant au chômage pour des mois des milliers de pêcheurs.

"Nous ne vous abandonnerons pas", a promis M. Kan sur une radio. "Le gouvernement va travailler de toutes ses forces avec vous".

Le maire, Hiroshi Kameyama, a réclamé la construction "le plus tôt possible" d'habitations temporaires pour les milliers de sinistrés qui vivent encore dans des abris. Sur les 163.000 habitants que comptait la ville avant la catastrophe, 2.653 sont morts et 2.770 portés disparus, selon un bilan provisoire.

"Il y a 17.000 personnes dans les centres d'accueil et la plupart ne récupèreront jamais leur domicile", a expliqué le maire.

Lors d'une rencontre avec le gouverneur de la préfecture de Miyagi, Yoshihiro Murai, le chef du gouvernement a promis la construction d'un premier lot de 70.000 habitations dans le nord-est.

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Le Premier ministre japonais écoute les témoignages d'employés d'une entreprise de pêche à Ishinomaki, le 10 avril 2011

Environ 150.000 personnes vivent dans des centres d'accueil, où les occupants se plaignent du manque d'intimité et des conditions spartiates.

Après une période de deuil d'un mois pour les familles des quelque 28.000 morts et disparus, le gouvernement estime que l'heure est venue de la reconstruction.

Un comité spécial chargé d'organiser les travaux dans le Tohoku doit être mis en place officiellement lundi, jour anniversaire de la catastrophe, et le Premier ministre devrait lors d'une conférence de presse appeler la population à consommer plus pour soutenir la troisième économie mondiale.

Mais la pollution radioactive dégagée par la centrale accidentée de Fukushima risque d'aggraver encore la situation des agriculteurs et des pêcheurs du nord-est.

Plusieurs produits agricoles sont déjà interdits de vente dans les préfectures entourant la centrale Fukushima Daiichi (N°1) et des tests effectués sur les poissons ont révélé un taux anormal de césium dans une sorte de petite anguille de sable.

Le gouvernement reconnaît que la situation à la centrale reste toujours instable un mois après l'accident, qui aurait pu déboucher sur une catastrophe nucléaire plus grave que celle de Tchernobyl il y a 25 ans.

Le refroidissement des six réacteurs, d'abord avec de l'eau de mer puis de l'eau douce, a permis de stopper le processus de fusion des barres de combustible.

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Des Japonais manifestent le 10 avril 2011 à Tokyo pour demander l'abolition du nucléaire

De la fumée blanche continue de s'échapper de quatre réacteurs, les plus gravement endommagés, alors que les travaux de rétablissement de l'électricité et des pompes de refroidissement avancent très lentement, en raison notamment de la présence d'eau fortement radioactive dans les bâtiments.

Dimanche, les ouvriers de l'opérateur Tokyo Electric Power (Tepco) devaient terminer le déversement dans la mer de 11.500 tonnes d'eau faiblement radioactive afin de faire de la place dans des cuves pour évacuer cette eau très polluée.

Ils ont par ailleurs commencé à installer une barrière à sédiments, sorte de rideau descendant jusqu'au fond de la mer et maintenu en surface grâce à des flotteurs, afin de réduire la pollution radioactive en face du réacteur 2.

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