26 avril, 2011

Fraudes électorales en Haïti: démission d'une conseillère électorale

PORT-AU-PRINCE - Un membre du Conseil électoral provisoire haïtien (CEP) a démissionné lundi soir pour manifester son désaccord contre le déroulement du second tour des législatives marqué par des fraudes tandis que le président élu, Michel Martelly, demande une commission d'enquête.

J'ai remis ma lettre de démission au président de la République M. René Préval, a déclaré dans une lettre Ginette Chérubin qui représentait plusieurs associations féminines au Conseil électoral.

La dernière phase du processus électoral ayant conduit à des résultats définitifs douteux a encore entaché - cette fois de manière irréversible - l'honorabilité et le prestige du CEP, a expliqué la conseillère.

Le gouvernement haïtien a publié lundi une liste d'élus issus des dernières législatives, de laquelle sont provisoirement écartés 19 parlementaires, 17 députés et 2 sénateurs, dont la victoire est mise en doute.

Le président élu Michel Martelly, une partie de l'opposition et la communauté internationale ont exprimé leurs doutes quant au score du parti Inité dont la présence au parlement devait augmenter de moitié aux termes de ces résultats contestés.

Ma position est claire: il faut respecter le vote du peuple. On ne peut construire la démocratie en volant des élections, a lancé M. Martelly mardi lors d'une conférence de presse. Le président élu a demandé qu'une commission indépendante ouvre une enquête sur les fraudes électorales.

Dans les médias locaux, des candidats défaits lors des législatives ont accusé des conseillers du CEP d'avoir touché des pots-de-vin provenant du parti Inité du président sortant Préval.

J'ai entendu les allégations de fraudes, des accusation publiques. Pour laver l'honneur des membres du CEP, l'Etat devrait se donner les moyens pour faire la lumière sur cette affaire, a réagi le directeur général du CEP, Pierre-Louis Opont, suggérant la création d'une commission d'enquête.

Compte tenu de la satisfaction quasi générale manifestée par les électeurs après les résultats préliminaires, il est impensable que le Bureau du contentieux électoral national ait conduit à des changements aussi significatifs dans les tableaux des résultats, a écrit Ginette Chérubin.

Lundi, une partie des députés dont la légitimité n'est pas contestée sont entrés en fonction après la publication de la liste partielle des élus. Les sénateurs devaient prendre leurs fonctions ce mardi.


(©AFP /

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