27 avril, 2011

France: une soixantaine d'immigrés, surtout Tunisiens, en garde à vue

PARIS - Une soixantaine de personnes, en majorité des Tunisiens fraîchement arrivés en France, ont été placées en garde à vue mardi soir à Paris pour infraction à la législation sur le séjour, a indiqué mercredi la préfecture de police de Paris.

Quelque 70 personnes, majoritairement des Tunisiens, mais aussi notamment des Egyptiens, des Libyens et des Algériens, ont été contrôlées mardi soir dans les arrondissements du nord-est de la capitale et en proche banlieue. Sur ce total, une soixantaine ont été placées en garde à vue, et l'étaient toujours mercredi pour infraction à la législation.

La majorité d'entre eux ont ou vont faire l'objet d'arrêtés préfectoraux de reconduite à la frontière, a annoncé mercredi soir la préfecture de police, sans donner de chiffre précis ni de détails.

D'après la préfecture de police de Paris, l'opération, qui a épargné un square où des distributions de repas sont organisées par des associations, a permis d'établir que toutes ces personnes ne sont pas sédentarisées: aucun campement n'a pu être identifié.

Me Samia Maktouf, qui défend plusieurs migrants tunisiens, a dénoncé ces interpellations, qui n'honorent pas la France.

Ils n'étaient pas en train de commettre un délit ni de troubler l'ordre public. Leur seule faute, c'est qu'on ait pu localiser l'endroit où ils dorment après une petite manifestation mardi, pour demander à être accueillis dans la dignité, a-t-elle dit à l'AFP.

Selon la mairie de Paris, quelque 200 immigrés tunisiens se trouvent actuellement dans la capitale dans un état de grande précarité.

Le maire socialiste Bertrand Delanoë a chargé les associations France Terre d'asile et Emmaüs de mettre en place des dispositifs de soutien et d'accompagnement social et sanitaire, et d'accès à des hébergements hôteliers.

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a indiqué lui que ce n'était pas à l'Etat de pourvoir au séjour de ces Tunisiens, qui devaient en vertu des accords internationaux et de la loi (...) disposer de ressources suffisantes pour assumer leurs frais de séjour.

Par ailleurs, vingt huit ressortissants tunisiens ont été également placés en garde à vue après avoir manifesté mercredi à Nice (sud-est) pour réclamer des papiers.

Les Tunisiens se sont rassemblés en milieu de journée devant le centre administratif de la préfecture pour réclamer leur régularisation.

Leur situation sera examinée au cas par cas. Ceux qui répondent aux critères d'admission en France seront relâchés, les autres seront reconduits en Italie s'ils proviennent de ce pays, ou bien en Tunisie, précise-t-on à la préfecture.


(©AFP /

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire