27 avril, 2011

Abidjan: offensive des pro-Ouattara contre le fief de l'ex-putschiste "IB"

AFP

Des soldes des FRCI lancent une attaque contre le fief Ibrahim Coulibaly, le 27 avril 2011 à Abidjan

Les forces du président ivoirien Alassane Ouattara ont affirmé mercredi s'être emparé du fief du "commando invisible" d'Ibrahim Coulibaly, dit "IB", dans le nord d'Abidjan, après avoir sommé ce groupe qui avait contribué à la chute de Laurent Gbagbo, de rendre les armes.

De son côté, Alassane Ouattara a annoncé qu'il prévoyait d'organiser sa cérémonie d'investiture le 21 mai et qu'il allait créer "d'ici deux semaines" une commission Vérité et Réconciliation à la sud-africaine, dans un entretien au quotidien français La Croix à paraître jeudi.

Le chef de l'Etat a aussi indiqué qu'il allait nommer un "gouvernement d'union nationale" avant la fin mai et évalué à près de 3.000 morts le bilan des violences post-électorales en Côte d'Ivoire.

Les Nations unies font état de près de 1.000 morts.

Alors que la vie reprend progressivement son cours dans la capitale économique ivoirienne, plusieurs centaines de membres des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), équipés de pick-up surmontés de mitrailleuses lourdes et de lance-roquettes, ont lancé mercredi matin une attaque d'envergure contre le fief d'"IB" dans le quartier populaire d'Abobo (nord), ont constaté des journalistes de l'AFP.

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Un soldat de FRCI avec son arme le 26 avril 2011 dans le quartier de Yopougon à Abidjan

"Nous ne rencontrons pas de résistance. Nous allons laisser une brigade sur place (...) De nombreuses armes ont été récupérées et une trentaine de personnes arrêtées", a déclaré en fin d'après-midi à l'AFP Eddy Image, un proche du commandant Wattao, des Forces républicaines (FRCI) du président Ouattara.

Les FRCI ont progressé sans rencontrer de réelle résistance, alors que la population se terrait chez elle ou avait fui la zone, a constaté l'AFP.

"En temps opportun nous allons lancer une contre-offensive. Je suis en lieu sûr et je coordonne l'opération", avait déclaré vers midi (locales et GMT) à l'AFP par téléphone Ibrahim Coulibaly, un des initiateurs de la rébellion de 2002, qui se fait désormais appeler "général".

Afin de parachever la sécurisation de la métropole, le président Ouattara avait menacé vendredi le "commando invisible", ainsi que des miliciens pro-Gbagbo du quartier de Yopougon (ouest), de les "désarmer par la force" s'ils ne déposaient pas "rapidement" les armes.

Les FRCI, qui ont pris position autour de la zone où "IB" avait établi son QG, ont ratissé le secteur, fouillant les maisons et invitant les habitants à refuser la présence d'Ibrahim Coulibaly et ses hommes dans le quartier.

"Dites à vos enfants, à vos frères, qu'+IB+, c'est fini. La vie doit reprendre son cours normal", leur a expliqué le commandant Cherif Ousmane.

Ibrahim Coulibaly est le chef du "commando invisible", qui avait déclenché en janvier une insurrection contre le président sortant Laurent Gbagbo, prenant le contrôle de larges zones du nord d'Abidjan et déstabilisant le régime bien avant l'arrestation de M. Gbagbo le 11 avril.

Son adjoint, Félix Anoblé, a dit ne pas comprendre la raison de cette offensive.

"On demandait une semaine, dix jours, le temps de bien expliquer aux combattants qu'ils doivent désarmer sans conditions. Il faut les convaincre qu'ils peuvent déposer les armes sans craindre pour leur vie", a poursuivi le numéro deux du groupe.

"IB" avait demandé à être reçu par le chef de l'Etat pour se mettre à sa disposition. Son entourage avait mis en cause le Premier ministre Guillaume Soro, accusé de faire obstacle à cette demande.

M. Soro est l'adversaire historique d'Ibrahim Coulibaly au sein de la rébellion responsable du putsch raté de 2002 contre M. Gbagbo, force dont il prit finalement la tête et qui forme désormais le gros des FRCI. Des affrontements meurtriers avaient opposé en 2004 le camp Soro et celui d'"IB".

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